Plus de 700 médecins, chercheurs, décideurs, représentants d'ONG sont réunis cette semaine à Mérida, au Mexique, à l'occasion du Forum international écosanté 2008. Leur but commun : explorer comment les approches écosanté peuvent aider à aborder les problèmes mondiaux les plus criants dont les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la lutte contre les maladies infectieuses.
L'écosanté s'appuie sur la prémisse selon laquelle les humains ont un impact sur leur environnement et vice versa. Les solutions aux problèmes de santé et de l'environnement doivent en tenir compte. Il s'agit à la fois de protéger la santé des gens et les écosystèmes fragiles desquels ces derniers dépendent.
Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), au Canada, soutient depuis une décennie des chercheurs et des praticiens qui utilisent cette approche.
Les efforts se déploient sur plusieurs fronts :
Au Mexique, on est parvenu, en trois ans à peine, à éliminer l'utilisation du DDT dans la lutte contre le paludisme dans l'État de Oaxaca tout en réduisant le taux d'infection du tiers. La pulvérisation de DDT a été remplacée par la gestion des zones de reproduction des moustiques. L'interdiction du DDT a permis au Mexique de répondre bien à l'avance à l'une de ses obligations en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain.
En Indonésie, au Vietnam, en Thailande et en Chine, des chercheurs s'intéressent aux sources agricoles et environnementales de l'influenza aviaire, par exemple au rôle des oiseaux migrateurs et des poulets élevés en aviculture fermière dans la propagation de cette maladie. Ils examinent également diverses mesures de lutte contre la maladie à l'échelle des collectivités.
Dans la région andine du nord de l'Équateur, la floriculture devient de plus en plus une culture d'exportation, si bien que l'on voit apparaître de vastes exploitations modernes qui utilisent d'énormes quantités de pesticides et d'eau, ce qui devient préoccupant pour l'environnement. Des chercheurs soutenus par le CRDI ont pu confirmer que les produits agrochimiques utilisés en floriculture contaminaient l'eau et affectaient le développement neurologique des enfants des collectivités avoisinantes.
Le Forum est organisé par l'Instituto Nacional de Salud Publica (INSP) du Mexique, en collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, l'International Association for Ecology and Health (IAEH), la Fundaçao Oswaldo Cruz (Fiocruz) du Brésil, l'Instituto de Pesquisas Ecologicas (IPE) du Brésil, la faculté de médecine vétérinaire et zootechnie de l'Université de Sao Paulo, au Brésil, et l'Organisation panaméricaine de la santé. Pour en savoir plus (852 hits)