" L'invasion de ces espèces dans de telles proportions est inquiétante ", a déclaré la Secrétaire exécutive de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, Elizabeth Maruma Mrema.
L'édition 2009 du rapport sur l'état de la mer de Wadden indique que de nouvelles espèces étrangères à cet écosystème se sont développées à la frontière maritime de l'Allemagne, de la Hollande et du Danemark.
" Nombre de ces espèces sont considérées comme envahissantes et représentent un danger pour l'écosystème. Elles constituent une véritable menace pour la biodiversité et pourraient devenir un problème sérieux pour la santé humaine ", a souligné le PNUE dans un communiqué.
Les algues, les moules et les méduses sont les espèces les plus dangereuses pour l'environnement. L'algue 'Spartina' s'est développée très rapidement dans la mer des Wadden. Introduite délibérément pour développer les marais salants, cette algue constitue aujourd'hui une menace pour tout l'écosystème, estiment les experts du PNUE.
Les huîtres du Pacifique ont également été introduites dans la mer des Wadden au début des années 1990. Cette nouvelle espèce provenant d'Asie a empêché la moule bleue de se développer correctement causant une pénurie d'alimentation pour les oiseaux qui se nourrissent uniquement du mollusque local.
La méduse 'mnemioposis leidyi' originaire de l'Océan Atlantique a été identifiée en mer des Wadden en 2006. Selon les experts du PNUE, cette espèce aurait été amenée par l'eau contenue dans les ballastes des bateaux de marchandises vidée à l'arrivée des navires. Cette méduse se nourri de plancton, d'oeufs de poissons et de crustacés, menaçant l'écosystème local.
La mer des Wadden comprend l'Aire de conservation de la mer des Wadden néerlandaise et les Parcs nationaux allemands de la mer des Wadden de Basse-Saxe et Schleswig-Holstein. Cet écosystème tempéré de zones humides côtières est le fruit d'interactions physiques et biologiques particulièrement complexes, estime l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).
On y trouve une multitude d'habitats de transition : chenaux à marée, bancs de sable, prairies d'herbe marines, moulières, barres de sable, vasières, marais salés, estuaires, plages et dunes. Le site représente 66% de l'ensemble de la mer des Wadden et il héberge de nombreuses espèces de plantes et d'animaux, dont des mammifères marins comme le phoque commun, le phoque gris et le marsouin commun. Il s'agit aussi d'un site de reproduction et d'hivernage pour plus de 12 millions d'oiseaux par an.
Pour 29 espèces d'oiseaux, la mer des Wadden accueille plus de 10% de la population migratrice. Le site est un des derniers écosystèmes intertidaux naturels à grande échelle où les processus naturels se poursuivent de manière quasi non perturbée.
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