Déclaration sur les Objectifs du Millénaire pour le développement : Les chefs d'Etats veulent tenir les promesses
Nous, chefs d'État et de gouvernement, réunis au Siège de l'Organisation des Nations Unies, à New York, du 20 au 22 septembre 2010, sommes convaincus que les Objectifs du Millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres, si tous les États Membres et toutes les autres parties prenantes, au niveau des pays comme au niveau international, s'y attèlent avec une volonté renouvelée. "
C'est par ces mots repris dans le Document final intitulé " Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)", que se sont séparés aujourd'hui les quelque 200 chefs d'État et de gouvernement, dirigeants d'organisations et d'institutions financières internationales et observateurs qui ont répondu présents à l'invitation du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de donner un nouvel élan à la réalisation des OMD, pour ces cinq dernières années avant l'échéance de 2015.
Le Document final, décliné en 81 paragraphes couvrant tous les huit OMD, a été adopté au cours d'une ultime séance à laquelle a participé le Président des États-Unis, Barack Obama, et après que, lundi dernier, le Président de la France, Nicolas Sarkozy, eut réitéré l'idée d'une taxe sur les transactions financières.
Dans ce manifeste, les chefs d'État et de gouvernement se félicitent du progrès accompli depuis leur dernière rencontre à New York, en 2005, tout en constatant avec " une vive inquiétude " que ce progrès est très loin d'être suffisant. Ils se disent alors " résolus à promouvoir et à renforcer ensemble, ces prochaines années, le partenariat mondial pour le développement, pilier de notre coopération ".
Le Président Obama a saisi cette occasion pour présenter sa nouvelle vision du développement. Une vision fondée sur quatre piliers, a-t-il précisé, dont le premier consiste à reconnaître que l'aide seule n'est pas le développement car le développement c'est aider les pays à passer de la pauvreté à la prospérité. Il a ensuite cité comme piliers la nécessité de briser le cercle vicieux de la dépendance à l'aide, la promotion de la croissance économique et la responsabilisation des donateurs et des bénéficiaires.
Dans le document final, le chapitre consacré au partenariat mondial pour le développement commence par l'aide publique au développement (APD). Les chefs d'État et de gouvernement s'y engagent à accorder une importance primordiale au respect de tous les engagements, y compris celui par lequel de nombreux pays développés ont résolu de consacrer, à l'horizon 2015, 0,7% de leur PNB à l'APD et d'atteindre en 2010 l'objectif intermédiaire de 0,5%.
Ressortissant d'un pays qui réalisera probablement les OMD " à la date prévue ", le Premier Ministre de la Chine, Wen Jiabao, a rappelé que son pays a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits aux membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards à l'augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI).
Comme dans leur document final, les chefs d'État et de gouvernement promettent d'étudier la possibilité de recourir à des mécanismes de financement innovants, le Président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré, lundi dernier: " Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre? "
Pour le Président français, si la finance s'est mondialisée, il est tout à fait normal de lui demander de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxation " infime ". Nicolas Sarkozy a promis de se battre pour cette idée, en tant que futur président du G-20 et du G-8.
Le partenariat mondial concernant aussi le commerce, les chefs d'État et de gouvernement déclarent soutenir sans réserve un système commercial multilatéral universel, en jugeant impératif de rejeter le protectionnisme, " en ces temps d'incertitude financière ".
Ils promettent aussi d'honorer l'engagement que les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont pris de faire en sorte que d'ici à 2013, toutes les formes de subventions à l'exportation des produits agricoles soient supprimées. Le Premier Ministre de la Chine a rappelé que son pays s'est engagé à réduire à zéro le tarif douanier de 95% des produits provenant des pays les moins avancés (PMA).
Les chefs d'État et de gouvernement réaffirment aussi que les États ont le droit de se prévaloir pleinement des dispositions de l'Accord de l'OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour promouvoir l'accès universel aux médicaments.
S'agissant de la dette, ils déclarent vouloir faciliter son financement et son allègement et envisager de mettre sur pied des formules améliorées de restructuration de la dette souveraine.
Le partenariat mondial parle aussi des envois de fonds des migrants. Les Chefs d'État et de gouvernement appellent au renforcement de la coopération entre les pays d'origine des transferts de fonds et les pays destinataires afin de réduire le coût de ces transferts.
Ils concluent leur document final en demandant à l'Assemblée générale de continuer à faire le point, chaque année, des progrès accomplis dans la réalisation des OMD et d'organiser en 2013 une manifestation spéciale consacrée à un bilan de l'action entreprise pour atteindre ces objectifs.
" Le document final montre clairement que vous restez fidèles aux OMD, malgré un environnement international difficile, s'est félicité aujourd'hui Ban Ki-moom qui s'est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres ont saisi l'occasion du Sommet pour annoncer un soutien concret. Ban Ki-moon, qui vient de présenter une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, a invité les délégations à regarder au-delà de l'échéance de 2015 et fait part de son intention d'élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies.
[OMD]
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