Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme. Sans de profonds changements dans la façon dont l'être humain gère la planète, la disparition des pollinisateurs, indispensable pour assurer la sécurité alimentaire d'une population mondiale grandissante, risque malheureusement de continuer.
* De nouveaux types de champignons pathogènes virulents, qui peuvent être mortel pour les abeilles et les autres principaux insectes pollinisateurs, ont été détectés dans le monde entier. Leur migration d'une région à l'autre a malencontreusement été facilitée par l'augmentation des déplacements internationaux liés à la mondialisation et à la croissance rapide du commerce international.
* Quelques 20.000 espèces de plantes à fleurs, dont de nombreuses espèces d'abeilles dépendent pour se nourrir, pourraient disparaître au cours des décennies à venir si les efforts de conservation ne sont pas renforcés très rapidement.
* L'utilisation excessives de produits chimiques dans l'agriculture, par exemple les insecticides systémiques, est préjudiciable et toxique pour les abeilles. Certains produits peuvent même être dévastateurs pour les pollinisateurs lorsqu'ils se combinent, ce phénomène est appelé l'"effet cocktail".
* Le changement climatique, si l'on ne fait rien pour le contrer, pourrait encore aggraver davantage la situation, et ce de différentes manières: en modifiant les périodes de floraison des plantes, ou encore en déplaçant les saisons des pluies etc. Cela pourrait également affecter la qualité et la quantité de production du nectar par les plantes, provoquant un cercle vicieux.
Ce sont là les conclusions d'un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), qui rassemble et analyse les dernières données scientifiques sur l'effondrement des colonies d'abeilles.
L'étude, intitulée " Global Bee Colony Disorders and other Threats to Insect Pollinators ", souligne les multiples facteurs liés à l'évolution rapide des sociétés humaines qui entraînent une modification des conditions et des règles de base de la vie sur Terre. Le rapport insiste également sur la grande dépendance des humains aux services écosystémiques. La production alimentaire est l'un des nombreux secteurs clés qui pourrait être le plus affecté.
Il rappelle que les abeilles sont des indicateurs précoces de la santé de la vie animale et végétale. Des mesures pour protéger et inciter la reproduction des pollinisateurs pourraient non seulement permettre d'assurer la sécurité alimentaire, mais elles pourraient également permettre d'améliorer le sort de beaucoup d'autres espèces de plantes et d'animaux économiquement et environnementalement importantes.
Les auteurs du rapport lancent un appel aux agriculteurs et aux propriétaires fonciers afin qu'ils aident à restaurer les habitats et l'environnement des pollinisateurs (les principales plantes à fleurs et les champs à côté des cultures de production).
Il faut faire très attention aux choix et aux dates d'application des insecticides et des autres produits chimiques. Alors que les ruches bien gérées peuvent être déplacées les zones dangereuses, les populations sauvages de pollinisateurs sont totalement vulnérables, indique le rapport.
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