" Nos systèmes alimentaires créent des gens malades ", a déclaré M. De Schutter lors de la présentation de son rapport annuel au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève. " Le droit à l'alimentation signifie non seulement un accès à une quantité adéquate de nourriture, mais aussi bénéficier d'un régime alimentaire équilibré ", a-t-il ajouté en exhortant les gouvernements à assurer le droit de leurs citoyens à une alimentation saine.
Dans son rapport, M. De Schutter a identifié cinq priorités pour réintroduire le souci nutritionnel dans les systèmes alimentaires aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement.
Il s'agit selon lui d'augmenter la taxe sur les produits malsains, de réguler les aliments riches en graisses saturés, en sel, en sucres, d'introduire une régulation plus restrictive pour la publicité sur les aliments malsains, de revoir les politiques agricoles qui subventionnent la production d'ingrédients malsains, et enfin de soutenir la production alimentaire locale.
" L'urbanisation, et la propagation du style de vie occidental ont bouleversé les habitudes alimentaires locales. Le résultat est une catastrophe en matière de santé publique. Les gouvernements se sont concentrés sur la mise à disposition suffisante de calories, mais ils ont souvent négligé de s'intéresser au type de calories offertes, à quel prix et la façon dont elles ont été produites ", a rappelé M. De Schutter.
Le Rapporteur spécial a expliqué que l'abondance des aliments fortement transformés est un facteur majeur de l'épidémie de maladies liées à la nutrition puisque ces types d'aliments sont souvent plus riches en graisses saturés, en acides gras, en sel et en sucres.
Selon M. De Schutter, cela a pour résultat que les enfants abusent des aliments malsains dont ils sont la cible. C'est d'ailleurs souvent les groupes les plus pauvres de la population dans les pays riches qui sont le plus affectés par les aliments fortement transformés, car ils sont souvent moins chers que les aliments naturels et sains.
" Nous avons laissé la responsabilité d'assurer un équilibre nutritionnel aux entreprises agro-alimentaires. Des lignes directrices non-contraignantes et d'autres initiatives n'ont pas réussi à créer un système qui fonctionne, et nous n'avons toujours pas réussi à assurer la disponibilité d'un régime alimentaire sain et équilibré ", a dit l'expert.
" Des stratégies ambitieuses et ciblées peuvent fonctionner, mais seulement si les systèmes alimentaires sont bien conçus ", a-t-il ajouté.
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