Le changement climatique va exacerber les tensions liées à l'eau dans les îles du Pacifique, en particulier les petites îles qui dépendent des pluies saisonnières pour leurs besoins en eau douce, selon un rapport publié lundi par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Le rapport, intitulé " L'eau douce menacée - îles du Pacifique ", constate que la dépendance presque totale à l'égard de l'agriculture pluviale dans toutes les îles met les économies et les moyens de subsistance en danger. Près de 10% des décès d'enfants de moins de cinq ans dans la région sont attribuables à des causes liées à l'eau. Environ 90% de ces décès, selon le rapport, peuvent être attribués à la faiblesse des systèmes de traitement des eaux usées.
L'approvisionnement en eau et les services d'assainissement dans de nombreux pays du Pacifique se situent actuellement bien en deçà des objectifs du Millénaire pour le développement. Selon le rapport, l'accès à de meilleures sources d'eau potable dans les îles Fidji et en Papouasie-Nouvelle-Guinée (40% et 47%, respectivement) représente environ la moitié de la moyenne mondiale et les deux pays devraient être bien loin de l'objectif en matière d'accès à l'eau potable d'ici à 2015.
Ecologiquement, les petites îles subissent les plus fortes pressions, avec 85% à 90% de la végétation défrichée sur l'atoll de Majuro, à Nauru, à Fongafale et à Upolu, indique le rapport. Ces îles ont également la plus faible capacité à absorber les eaux usées générées par les zones urbaines, polluant ainsi les eaux souterraines.
" Les défis auxquels fait face la région en termes de ressources en eau douce sont immenses. Beaucoup de ces îles disposent de ressources limitées en eau, sans parler des ressources humaines, financières et de gestion. Il est impératif que nous puissions améliorer l'efficience en matière d'utilisation de l'eau pour répondre aux besoins humains fondamentaux et soutenir le développement durable, " a déclaré le Dr Park Young-Woo, directeur du Bureau régional du PNUE pour l'Asie et le Pacifique.
Le rapport estime qu'il n'y a pas de solution unique. Il recommande notamment l'amélioration de la gestion des ressources en eau dans un contexte de capacités techniques limitées en raison du taux élevé d'émigration parmi les professionnels les mieux formés.