Sur la base de la loi européenne de 2009 reconnaissant le caractère hautement polluant des sables bitumineux, une vingtaine de Prix Nobel de la Paix, et parmi lesquels l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, viennent de saisir José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne et les dirigeants des 28 pays de l'Union Européenne (UE). Et pour cause, ils exigent l'interdiction de "l'extraction de combustibles non conventionnels, tels les sables bitumineux et les schistes bitumineux des sables bitumeux". Car, il a été démontré par les experts environnementaux que ces produits sont polluants et ont par conséquent "un impact désastreux sur les changements climatiques". Ainsi, ces éminentes personnalités pensent que l'atteinte de l'objectif de réduction de 6% des émissions de gaz à effet de serre pour les carburants utilisés dans les transports d'ici à 2020 passe aussi par la matérialisation effective de la loi européenne de 2009 sur la qualité des carburants.
D'après le texte de loi adopté en avril 2009, les combustibles non conventionnels comme les sables bitumineux doivent être dotés de "valeurs de référence" spécifiques. Et il y a deux ans, la Commission européenne a attribué la valeur de 107 aux sables bitumineux, les excluant du marché européen qui n'autorise que des produits dont la valeur de référence est inférieure à 87.
Pour rappel, le sable bitumineux (ou bitumeux) est un mélange de bitume brut, qui est une forme semi-solide de pétrole brut, de sable, d'argile minérale et d'eau. Les gisements de sable bitumineux représentent une importante source de pétrole brut de synthèse, ou de pétrole non conventionnel. Le Canada est considéré comme le principal producteur mondial des sables bitumeux, écoulés sur le marché européen.