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" Il serait extrêmement souhaitable que la France participe au fonds d'adaptation "



  • " A ce stade, je souhaite que la France contribue au fonds d'adaptation ", renchérit le ministre en charge du Développement, Pascal Canfin, à la veille de son départ pour la conférence des parties à la convention-climat de Varsovie, le 19 novembre 2013.

    La question des financements est au coeur de la négociation entre pays développés et pays en développement, alors que le Fonds vert, qui doit recueillir 100 milliards d'euros par an à compter de 2020 n'est pas opérationnel à ce jour et que l'aide des pays développés sous la forme des financements précoces (dits " fast start ") depuis 2010 a pris fin en 2012. L'accord de Doha de décembre 2012 se contente en effet " d'encourager " les pays développés " à continuer d'accroître leurs efforts pour fournir des ressources de niveau au moins égal à la moyenne des financements fast start (2010-2012) sur la période 2013-2015 ".

     

    COMPROMIS À TROUVER SUR LES PERTES ET DOMMAGES

     

    L'adaptation reste à ce jour le parent pauvre du financement international, davantage tourné vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le comité pour l'adaptation, lancé à Cancun en 2010, a pour but d'aider les pays en développement à préparer des plans d'adaptation mais n'est pas doté. Les pays africains évaluent les besoins à 100 millions de dollars par an.

     

    Par ailleurs, un autre dossier s'est invité dans les négociations à Doha, en décembre 2012 : la question des pertes et préjudices (" loss and damage "), portée par les pays du sud et les associations environnementales et de développement, qui revendiquent la création d'un mécanisme de compensation des dommages subis. La conférence de Doha s'est achevée avec la reconnaissance du besoin de " renforcer la coopération et l'expertise pour comprendre et réduire les pertes et préjudices associés aux effets des changements climatiques " et leur " rôle important et fondamental " sur ce sujet.

     

    Ce débat est important pour la France, qui doit accueillir la conférence des parties en décembre 2015, afin d'adopter un accord pour l'après-2020. Le président de la République François Hollande accueillera par ailleurs le sommet France-Afrique à Paris, les 6 et 7 décembre. La question du climat est à l'ordre du jour du sommet, à côté des questions de paix et de sécurité, et de développement.

     

    " Je comprends la logique morale de la question des pertes et dommages mais cela nous emmène dans une masse de financements qui dépasse la capacité des pays développés. Il nous faudra trouver un compromis sur ce sujet à Varsovie. Nous n'aurons aucune chance d'en trouver si nous ne sommes pas sérieux sur l'adaptation ", assure Pascal Canfin.

     

    BLOCAGE DES PAYS DÉVELOPPÉS

     

    " Les États-Unis, l'Australie, le Japon, le Canada, la Norvège et l'UE se mettent en travers du chemin " pour la création de ce mécanisme, regrette l'ONG WWF, dans un communiqué daté du 19 novembre.

     

    Les pays développés se tournent vers un mécanisme " plus pragmatique, articulé autour des institutions existantes ", confirme un négociateur. " La demande initiale [à Doha] était mal adaptée au problème réel qui est plutôt un problème d'identification des risques en lien avec l'atténuation. La question est plus de savoir comment collaborer. " " Nous savons que c'est très important pour certains États ", déclare la Commissaire européenne à l'Action climatique Connie Hedegaard, lors d'une conférence de presse à Varsovie, le même jour. " Nous cherchons une façon intelligente de répondre à cette demande. Créer une nouvelle institution serait quelque chose de trop grand. L'idée est plutôt comment se préparer aux pertes et préjudices. La polarisation autour de ce sujet s'amoindrit ", assure-t-elle.

     

    Mardi, le Pnue a présenté un nouveau rapport montrant que les coûts de l'adaptation au changement climatique en Afrique pourraient atteindre 350 milliards de dollars par an en 2070 si la hausse des températures atteignait 3,5 à 4°C. " Des financements supplémentaires consacrés à l'adaptation au changement climatique sont impératifs pour contrôler les préjudices et construire la résilience ", avance le rapport.

     

    Cette dépêche a été co-écrite par Aline Brachet, à Paris, et Marine Forestier, envoyée spéciale à Varsovie

     Yaovi Lowanou KOGBE, pour l'IFDD

    [COP19-climat]

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