Révolution industrielle d’ores et déjà engagée, le Big Data va profondément transformer de nombreux secteurs d’activité comme les transports, la culture ou, bien sûr, l’énergie. États et entreprises commencent seulement à entrevoir ses potentialités et sa future importance cruciale dans la compétition économique mondiale. Le 25e salon Distributech, organisé à San Diego du 3 au 5 février 2015 sera consacré à cette thématique et particulièrement à l’utilité du Big Data dans la transition énergétique et le développement des réseaux intelligents.
« Le Big Data est souvent décrit comme une révolution technologique de valorisation des données massives. En réalité, c’est avant tout une révolution industrielle. La technologie n’est que ‘l’arme’ qui permet d’assurer la suprématie sur le champ de bataille ».
Dans les colonnes du Monde, François Bourdoncle, président de FB&Cie et cofondateur d’Exalead, associé à Paul Hermelin, PDG de Capgemini, présentent parfaitement l’enjeu de ne pas rater le wagon du Big Data, sous peine de prendre un retard irrattrapable sur le plan industriel.
Bonne nouvelle pour la France, estiment les deux patrons, le pays a parfaitement conscience qu’il s’agit d’une source d’activité et de croissance considérables, à même de représenter un moteur pour l’économie. Grâce à sa politique d’éducation, la France forme en effet parmi les meilleurs scientifiques et informaticiens du monde, en plus d’avoir mis en place un programme politique innovant : le plan Big Data de la Nouvelle France industrielle. Une brèche d’optimisme dont la France a grandement besoin.
« Avec le Big Data, les grands groupes commencent à utiliser l’énorme quantité de données dont ils disposent sur les millions de clients qui leur font confiance. Ils deviennent en mesure de modifier profondément le paysage concurrentiel, leurs relations avec les consommateurs et leur position dans la chaine de valeur des industries les plus traditionnelles », poursuivent MM. Bourdoncle et Hermelin.
Adrian Tuck, PDG de Tendril, entreprise spécialisée dans l’application du Big Data au secteur de l’énergie basée à Boulder – ville du Colorado, pionnière en matière de transition énergétique – ne dit pas autre chose. Les fournisseurs d’énergie disposent d’une manne d’informations inestimable sur les habitudes des usagers et leur consommation réelle afin de mieux affiner leurs services et la distribution. Des possibilités aussi profitables pour les entreprises, qui peuvent rationaliser leurs coûts et leurs offres, que pour les clients qui peuvent recevoir un service en phase avec leurs besoins réels.
Une logique gagnant-gagnant également au service de la transition énergétique, du développement des énergies renouvelables et des réseaux intelligents, dont la rentabilité économique dépend en effet des nouvelles technologies et du Big Data. Comme l’explique Adrian Tuck, il est désormais à portée de click d’évaluer avec une grande précision la qualité d’isolation des logements individuels, son efficacité énergétique, ses besoins réels en chauffage ou en électricité. Un ensemble de données facilitant le travail des fournisseurs d’énergie et permettant aux usagers de réduire leur consommation.
De ce nouveau marché il sera question à San Diego du 3 au 5 février prochains, lors du salon Distributech, de la grand-messe du Big Data et de l’énergie. Seront présents tous les majors américains de l’énergie et de l’électricité, comme American Electric Power ou encore Edison. Au programme : 10 000 participants, 326 compagnies, 80 sessions et 15 grands sujets qui engloberont le Big Data, l’analyse et la défense des réseaux intelligents (« smart grids » en bon anglais) et les technologies d’utilité internationale. Le scientifique Michiu Kaku et le secrétaire d’Etat américain à l’Energie Ernest Moniz prononceront des discours attendus.
Signe que le Big Data est un enjeu économique prioritaire, le salon Distributech, qui en est à sa 25e édition, connait une popularité croissante et attire des représentants de plus de 60 pays. Dans le domaine énergétique comme ailleurs, l’heure est à la personnalisation des offres, en fonction des besoins réels des consommateurs. Le Big Data est en marche, et représente jusqu’à 130 000 emplois en cinq ans, rien que pour la France.
Source : Le Monde
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