Selon un rapport publié mercredi par l'Organisation mondiale de la Santé au nom de l'ONU-Eau, les efforts mondiaux pour améliorer l'approvisionnement en eau et l'assainissement pour tous prennent de l'ampleur mais d'importantes lacunes dans le financement continuent de freiner les progrès.
L'analyse et l'évaluation mondiales sur l'assainissement et l'eau potable (GLAAS 2014) publiées par l'ONU-Eau tous les deux ans présentent des données en provenance de 94 pays et 23 organismes d'aide extérieure. Ce rapport propose une analyse exhaustive des points forts et des difficultés en matière d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'hygiène selon les pays.
« L'eau et l'assainissement sont essentiels à la santé humaine. La volonté politique d'assurer l'accès universel à ces services vitaux n'a jamais été aussi forte », a déclaré la Directrice du Département Santé publique et environnement à l'OMS, Maria Neira, dans un communiqué de presse.
« L'aide internationale pour le secteur est en augmentation mais nous continuons à observer d'importantes lacunes en matière de financement au niveau des pays, en particulier dans les zones rurales », a-t-elle ajouté.
Les deux tiers des 94 pays participant à l'enquête reconnaissent l'accès à l'eau potable et à l'assainissement comme un droit de l'homme universel dans leur législation nationale. Plus de 80% ont déclaré avoir mis en place une politique nationale pour l'eau potable et l'assainissement et plus de 75% pour l'hygiène.
Cet engagement politique renforcé au niveau national est perceptible dans les discussions menées au niveau mondial autour des objectifs de développement durable (ODD) pour l'après-2015. L'accès universel et équitable à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène a été proposé comme cible mondiale par le Groupe de travail des États Membres chargé d'élaborer les ODD.
« C'est maintenant qu'il faut agir », a déclaré le Président de l'ONU-Eau et Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Michel Jarraud. « Nous ne savons peut-être pas encore de quoi sera fait le programme de développement durable pour l'après-2015 mais ce que nous savons c'est que l'eau et l'assainissement doivent être clairement des priorités si nous voulons créer un avenir qui permette à chacun de vivre une vie digne, prospère et en bonne santé ».
L'aide internationale en faveur de l'eau et de l'assainissement est en augmentation: selon le rapport, les engagements financiers en faveur de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène ont augmenté de 30% entre 2010 et 2012 – passant de 8,3 milliards de dollars (US $) à 10,9 milliards.
L'aide est de plus en plus dirigée sur les régions mal desservies, notamment l'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est. Le rapport GLAAS 2014 met également en lumière l'augmentation des ressources en faveur des plus pauvres: plus de 75% des pays ont déclaré avoir mis en place des mesures spécifiques dans leurs plans nationaux pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement en faveur des populations à faible revenu.
Malgré ces progrès, 2,5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le monde sont dépourvus d'accès à des services d'assainissement de base. Près d'un milliard de personnes continuent de pratiquer la défécation à l'air libre; 748 millions d'autres n'ont pas facilement accès à une source améliorée d'eau potable. Et des centaines de millions de personnes n'ont ni eau propre ni savon pour se laver les mains, ce qui favorise la propagation de maladies diarrhéiques, deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
Beaucoup d'autres maladies à transmission hydrique comme le choléra, la typhoïde et l'hépatite peuvent donner lieu à des flambées explosives. Un assainissement et une hygiène médiocres peuvent également entraîner des maladies débilitantes qui touchent un grand nombre de personnes dans les pays en développement, telles que les parasitoses intestinales, le trachome cécitant et la schistosomiase.
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