A l’ouverture du 13ème Congrès des Nations Unies contre le crime dimanche à Doha, au Qatar, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et d’autres responsables de haut niveau des Nations Unies, ont affirmé que la prévention du crime et la promotion de l’état de droit étaient essentielles pour soutenir le développement durable.
« Toutes les sociétés ont besoin de systèmes de justice pénale équitables, d’institutions efficaces et responsables, et d’un accès à la justice pour tous », a déclaré M. Ban dans un discours prononcé à la cérémonie d’ouverture du Congrès contre le crime. « Des services de sécurité responsable peuvent contribuer grandement à mettre fin aux cycles de violence. Renforcer les droits juridiques aide à lutter contre les inégalités ».
« Il ne peut y avoir de développement durable sans droits de l’homme et état de droit », a ajouté le Secrétaire général.
Des centaines de décideurs et de professionnels dans le domaine de la prévention du crime et la justice pénale, ainsi que des experts du milieu universitaire, des représentants d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, des institutions spécialisées et d’autres organismes des Nations Unies, et les médias participent à ce forum, qui se tient tous les cinq ans.
Le Congrès de Doha, qui se va se dérouler jusqu’au 19 avril, a été ouvert par le Premier ministre du Qatar, Abdullah bin Nasser bin Khalifa Al Thani. Il a lieu quelques mois avant un important sommet à New York en septembre sur le futur programme de développement mondial.
Dimanche, le Congrès a adopté la ‘Déclaration de Doha’, un document politique qui met l’accent sur des aspects importants de lutte contre la criminalité transnationale organisée et sur le renforcement des systèmes de justice pénale et la prévention du crime.
« En septembre, les États membres examineront un programme de développement pour l’après-2015 qui peut ouvrir la voie à un avenir meilleur pour des milliards de personnes », a déclaré M. Ban. « Pour que ce nouveau programme et ces nouveaux objectifs de développement durable réussissent, il faut qu’ils reflètent l’aspect central de l’état de droit ».
Le Secrétaire général de l’ONU a souligné que « la coopération et la coordination internationales sont essentielles, en particulier dans des domaines tels que la lutte contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme ».
« J’encourage tous les pays à ratifier et mettre en oeuvre les conventions contre la drogue, la criminalité et la corruption, et les instruments internationaux contre le terrorisme, et à soutenir le travail important de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) », a-t-il ajouté. « Nous devons également nous adapter aux temps qui changent. La cybercriminalité est devenue une entreprise qui génère des milliards de dollars chaque année en termes de fraude en ligne, de vol d’identité, et de propriété intellectuelle perdue. Elle touche des millions de personnes à travers le monde, ainsi que les entreprises et les gouvernements. Nous devons également aborder les liens croissants entre la criminalité organisée et le terrorisme ».
Lors de la cérémonie, trois représentants du Forum de la jeunesse, qui s’est déroulé avant le Congrès, ont présenté aux participants la déclaration du Forum de la jeunesse de Doha, qui inclut leurs recommandations sur les principaux thèmes discutés au Congrès.
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies Sam Kutesa a souligné pour sa part que le Congrès contre le crime était « un forum important pour se concentrer sur les crimes qui affectent la capacité de millions de personnes à travers le monde à avoir une vie prospère et digne ».
Sam Kutesa a appelé les participants du Congrès « à utiliser ce forum pour produire des idées concrètes pouvant contribuer de manière positive à l’actuel processus de négociation du programme de développement post-2015 dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale ».
Le Président du Conseil économique et social des Nations Unies, Martin Sajdik, et le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, ont également prononcé une allocution à l’ouverture du Congrès contre le crime.
« Nous sommes tous réunis ici pour faire progresser la lutte commune contre la criminalité », a déclaré Martin Sajdik. « Bien que planifié il y a plusieurs années le calendrier de notre congrès ne peut pas mieux tomber. Après la conférence de Sendaï sur la prévention des catastrophes en mars dernier, notre congrès est une autre réunion historique en cette année absolument cruciale pour le développement mondial ».
De son côté, Yury Fedotov a déclaré que le 13e Congrès contre le crime offrait « une occasion opportune pour faire progresser l’action mondiale, et promouvoir une approche holistique qui intègre la prévention efficace de la criminalité et la justice pénale dans l’agenda plus large des Nations Unies, y compris dans les domaines des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et de la protection des enfants ».
« Le Congrès est une excellente occasion de prolonger et d’améliorer la coopération internationale pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et les flux financiers illicites, et de s’assurer que nos réponses soient rapides, intelligentes et capables de faire face aux nouvelles menaces », a-t-il ajouté.
Lors d’une conférence de presse dans l’après-midi, le Secrétaire général a félicité le Premier ministre du Qatar pour l’adoption réussie de la ‘Déclaration de Doha’.
« Je crois que la déclaration est concise et réalisable », a-t-il dit. « J’attends de cette conférence qu’elle soit tournée vers l’action. Elle devrait fournir une plate-forme pour une coopération accrue entre les gouvernements, les organisations intergouvernementales et la société civile sur l’ensemble des questions liées à la prévention du crime et la justice pénale », a-t-il ajouté.
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