La nouvelle encyclique du Pape François, Laudato Si’, a été présentée et publiée jeudi à la presse, en Salle du Synode, au Vatican. Il s’agit d’un texte dense : 246 paragraphes dans lesquels le Pape François articule sa pensée sur une planète qui se meurt et où l’homme a sa responsabilité.
Le premier chapitre de l'encyclique Laudato Si' du Pape François reprend les meilleurs données scientifiques en matière d’environnement, comme outil pour écouter le cri de la création, « transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde, et ainsi reconnaître la contribution que chacun peut apporter » (19). « Différents aspects de la crise écologique actuelle » sont ainsi confrontés (15).
Les mutations climatiques : « Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité » (25). Si « le climat est un bien commun, de tous et pour tous » (23), l’impact le plus fort de son altération retombe sur les plus pauvres, mais « beaucoup de ceux qui détiennent plus de ressources et de pouvoir économique ou politique semblent surtout s’évertuer à masquer les problèmes ou à occulter les symptômes » (26) : « Le manque de réactions face à ces drames de nos frères et sœurs est un signe de la perte de ce sens de responsabilité à l’égard de nos semblables, sur lequel se fonde toute société civile ». (25).
La question de l’eau : Le Souverain Pontife affirme de façon claire que « l’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits humains ». Priver les pauvres de l’accès à l’eau, « c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable » (30).
La perte de la biodiversité : « Chaque année, disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront pas voir, perdues pour toujours » (33). Ce ne sont pas seulement des « ressources » exploitables, mais elles ont une valeur pour elles-mêmes. Dans cette perspective, « les efforts des scientifiques et des techniciens, qui essaient d’apporter des solutions aux problèmes créés par l’être humain, sont louables et parfois admirables », mais l’intervention humaine, « fréquemment au service des finances et du consumérisme, fait que la terre où nous vivons devient en réalité moins riche et moins belle, toujours plus limitée et plus grise » (34).
La dette écologique : dans le cadre d’une éthique des relations internationales, l’encyclique indique qu’il existe une « vraie dette écologique » (51), surtout du Nord envers le Sud. Face aux mutations climatiques, les « responsabilités sont diverses » (52), et celles des pays développées sont les plus importantes.
En ayant conscience des profondes divergences en ce qui concerne ces problèmes, le Pape François se montre profondément touché par « la faiblesse des réactions » face aux drames de tant de personnes et de populations. Malgré des exemples positifs (58), il signale « un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité » (59). Il manque une culture adéquate (53) qui permette de transformer « nos styles de vie, de production et de consommation » (59), tandis qu’« il devient indispensable de créer un système normatif qui implique des limites infranchissables et assure la protection des écosystèmes » (53).
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Source : Radio Vatican
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