Maxime Combes, économiste, membre d’Attac France et de l’Aitec propose sur Basta ! ce 18 juin un article "bilan d'étape" sur les positions des différents acteurs engagés dans le processus de la COP21 et des différents rapports de force installés.
Extrait :
"À six mois de la conférence COP 21 qui doit se tenir à Paris, aucun texte d’accord valable n’a encore été posé sur la table mondiale des négociations. Les deux semaines de discussions qui viennent de se dérouler à Bonn, en Allemagne, n’ont rien changé. Va t-on rejouer le même scénario dramatique qu’en 2009 à Copenhague, avec les multinationales en coulisses ? Dans ce texte qui décortique les acteurs en place, l’économiste Maxime Combes, et contributeur de Basta !, interroge la manière dont les rapports de force pourraient être inversés. Afin de faire de la COP 21 un moment déterminant pour sortir de l’âge des fossiles.
Les négociations sur le changement climatique patinent. Que l’on soit ministre, négociateur, observateur, journaliste ou militant, que l’on soit enthousiaste, mesuré ou critique, cela ne fait guère débat : les difficultés pour aboutir à un « accord ambitieux, équitable, universel, limitant le réchauffement en deçà de 2°C d’ici à la fin du siècle » – objectif fixé par la diplomatie française – sont loin d’être levées. Il est délicat de prédire comment la COP21 se conclura. Bon nombre des commentateurs s’étaient d’ailleurs largement trompés en 2009, à pareille échéance de la conférence de Copenhague. Notamment ceux qui annonçaient, déjà à l’époque, un accord « historique » en s’appuyant sur les (bons) signaux qu’étaient l’élection de Barack Obama et l’engagement des pays du G8 de l’Aquila (Italie) à ne pas dépasser les 2°C et réduire leurs émissions d’au moins 80 % d’ici à 2050. On sait ce qu’il est advenu.
A six mois de la COP21, acteurs et commentateurs des négociations ne se lassent pas de chercher les signaux qui leur permettent d’étayer leurs diagnostics et prévisions. Des prévisions à prendre avec prudence, tant toutes restent discutables. Prenons deux exemples qui proviennent d’acteurs engagés dans les négociations depuis de longues années et convaincus de l’urgence à agir. Les deux types d’acteurs sont suffisamment lucides pour reconnaître qu’il n’y aura pas de « Grand soir du climat » à Paris, ni dans les négociations, ni à l’extérieur des négociations. Leurs analyses diffèrent de par les signaux qu’elles mobilisent, ainsi qu’en fonction des leviers d’action et du story-telling qu’elles activent en vue de la COP21 (...)"
[CdP21-climat]
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