Dans un nouveau rapport publié ce lundi 15 juin 2015, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) rappelle une nouvelle fois l'urgence des enjeux climatiques et demande des engagements supplémentaires de la part des Etats pour limiter à 2°C le réchauffement climatique à la fin du siècle. Des engagements qui impliquent une participation active des producteurs d'énergie dont les activités produisent une large part des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Selon les prévisions, la décarbonisation de l’économie mondiale doit désormais s'effectuer à un rythme de 6.2 % par an jusqu'en 2100 si l'on veut parvenir à conserver les conditions climatiques actuelles et empêcher une augmentation de température supérieure à 2°C au-dessus des températures préindustrielles. Un objectif élevé au regard des émissions actuelles et qui impose donc une mise à contribution des secteurs fortement émetteurs que sont la production énergétique ou les transports.
Dans son communiqué, l'AIE incite ainsi le secteur de l'énergie, qui représente à l'heure actuelle 40% des émissions mondiales, à agir pleinement pour lutter contre le changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre issues de la production et de la consommation d'énergie sont d'un niveau "deux fois plus élevé que celles issues de toutes les autres sources d'émissions confondues", précise l'Agence qui préconise la mise en place de cinq mesures essentielles concernant l'efficacité énergétique dans l'industrie, le bâtiment et les transports, le renoncement progressif aux centrales électriques au charbon les moins efficaces, l'arrêt des nouveaux projets de construction de centrales au charbon et le développement des énergies renouvelables.
Par ailleurs, l'AIE estime qu'il faudra augmenter les investissements dans les énergies renouvelables de 270 milliards de dollars en 2014 à 400 milliards en 2030 et supprimer progressivement d'ici là les subventions aux énergies fossiles.
Enfin, le secteur du pétrole et du gaz devra réduire ses émissions de méthane.
Pour l'AIE, tout cela est possible "en utilisant seulement des technologies et des politiques existantes et sans changer les perspectives économiques et de développement dans aucune région".
"Tout retard pour agir sera coûteux", prévient aussi l'AIE. Or jusqu'ici les contributions pour la conférence de Paris (COP21) déjà publiées par un certain nombre de pays "montrent que la croissance des émissions liées au secteur énergétique va diminuer mais qu'elle n'atteindra pas un pic avant 2030".
Enfin, pour que ces mesures permettent de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, l'Agence souhaite notamment que les objectifs soient révisés tous les cinq ans pour pouvoir "augmenter leurs ambitions", et que des procédures pour contrôler l'atteinte des objectifs dans le secteur de l'énergie soient mises en place.
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