La manifestation du 8 mars était coordonnée cette année par la Marche Mondiale des Femmes à Paris. Tous les cinq ans depuis 2000, ce mouvement féministe et internationaliste, dont l'objectif est de lutter contre les violences et la pauvreté, se mobilise dans 56 pays. Le 8 mars, une caravane de militantes féministes est partie du Kurdistan et sillonnera l'Europe pour arriver le 17 octobre au Portugal. Entretien avec Nelly Martin, représentante française de la Marche, sur les origines et l'actualité d'un mouvement féministe qui réfléchit et milite à l'échelle globale.
Qu'est ce que la Marche Mondiale des Femmes ? Pouvez-vous revenir sur les objectifs de votre mouvement depuis sa création ?
La Marche Mondiale des Femmes (MMF) est issue d'une marche des femmes contre la pauvreté qui avait été organisée au Québec en 1995. Le mot d'ordre de cette marche, c'était «du pain et des roses» en mémoire de la grève des ouvrières américaines grévistes des filatures du Massachusetts en 1912. Les Québécoises revendiquaient : l'amélioration des conditions économiques de la vie des femmes, du pain, et la dénonciation de toutes les violences, des roses. Cette première marche de 200 km a eu lieu du 26 mai au 4 juin, vers Québec. 15000 personnes attendaient, devant le Parlement québécois, les 850 marcheuses soutenues par plusieurs associations.
Le succès de cette marche nous a incité à vouloir refaire la même chose de ville en ville, de pays en pays. Des associations comme le Collectif National Droit des Femmes ou le Planning Familial décident alors d'importer le principe de cette marche en France. Une coordination européenne est mise en place. À partir de 2000, la MMF devient un mouvement véritablement altermondialiste, puisque nous marchons de Paris à Bruxelles et que nous allons manifester devant le FMI à New York. La même année, nous avons notre première réunion en Inde.
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