Paris, le 24 octobre 2015 – Pour les ONG de Coordination SUD présentes sur place, les négociations se terminent à Bonn sur un bilan en demi-teinte, entre l’espoir de voir s’exercer un rééquilibrage des forces en faveur des pays en développement et d’une plus grande ambition, et la crainte de voir des principes fondamentaux sacrifiés sur l’autel du compromis.
A l’issue de cette dernière session de négociations à Bonn, une nouvelle version du projet d’accord est sur la table pour Paris. Malgré sa longueur et la présence d’une multitude d’options, son existence est une bonne nouvelle. En effet, les pays en développement avaient rejeté en bloc le texte en début de semaine, car il faisait l’impasse sur des ingrédients essentiels à un accord répondant aux besoins des plus vulnérables. Cette pression du groupe du G77 et de la Chine s’est manifestée fortement, contrairement aux années précédentes. Les pays parties à la négociation, sans la société civile exclue des discussions, y sont donc allés de leurs ajouts successifs, multipliant par trois la longueur du texte initial.
Dans cette nouvelle base de discussion pour la conférence de Paris, toutes les options sont sur la table, le pire (dénigrement des principes fondamentaux de responsabilité et de solidarité), comme le meilleur (ambition renforcée). Les positions en présence sont donc très éloignées, et la présidence française aura fort à faire pour aboutir à un accord satisfaisant.
Seuls des engagement à la hauteur des enjeux des pays parties à la Conférence peuvent permettre d’éviter les pire conséquences. « Les pays doivent maintenant se retrousser les manches, et au plus haut niveau, pour que la vision de long terme, le mécanisme de révision de l’ambition, les financements pour l’adaptation soient pris en compte dans l’accord. Nous attendons des chefs d’Etat qu’ils prennent enfin leurs responsabilités à Paris », souligne Vanessa Laubin, cheffe de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD et conseillère technique Climat et territoires au Geres.
« Il ne faut pas que les discussions d’ici à la COP, et notamment lors de la pré-COP de Paris du 8 au 10 novembre, aboutissent à des compromis qui viendraient aggraver l’injustice du changement climatique », prévient Philippe Jahshan, président de Coordination SUD. Pour cela, le rôle de la présidence française est essentiel, ainsi qu’une volonté d’exemplarité des pays riches.
Enfin, l’exclusion de la société civile des négociations est inacceptable. Les ONG attendent de la présidence française qu’elle fasse en sorte que ce précédent ne se reproduise pas.
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Contact presse
Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19
Coordination SUD – Solidarité Urgence Développement est la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale. Fondée en 1994, elle rassemble aujourd’hui plus de 160 ONG, dont les 3/4 via six collectifs (Clong-Volontariat, Cnajep, Coordination humanitaire et développement, Crid, Forim, Groupe Initiatives) qui mènent des actions humanitaires d’urgence, d’aide au développement, de protection de l’environnement, de défense des droits humains auprès des populations défavorisées mais aussi des actions d’éducation à la solidarité internationale et de plaidoyer.
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