L'ONU et les gouvernements du Pérou et de la France ont annoncé la formation d'importants partenariats internationaux en vue de mobiliser des fonds pour protéger les personnes les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, mercredi à Paris au 3ème jour de la Conférence de l'ONU sur le climat (COP21), appelé « Journée de la résilience ».
Ces initiatives s'inscrivent dans le Programme d'action de Lima à Paris (LPAA), lancé l'an dernier lors de la précédente conférence sur le climat qui s'était tenue au Pérou, et visent à renforcer l'action contre les changements climatiques au-delà de la COP21.
« La résilience est réellement importante car le climat est d'ores et déjà en train de changer, et nous devons être capables non seulement de nous adapter aux changements, mais aussi de nous développer d'une manière qui prenne en compte le fait qu'à l'avenir le climat continuera de changer », a déclaré le Sous-Secrétaire général de l'ONU chargé du changement climatique, Janos Pasztor, dans un entretien à Paris avec le Centre d'actualités de l'ONU.
« Même si nous arrêtions toutes les émissions dès aujourd'hui, il y aurait déjà assez de gaz à effet de serre dans l'atmosphère pour que le climat continue de changer », a-t-il ajouté. « Par conséquent, nous devons adapter notre processus de développement et notre approche économique […] et être plus résilients face aux futurs changements qui vont se produire ».
Des annonces audacieuses ont été faites dans le contexte de la journée, qui était consacrée à l'édification de sociétés et d'économies plus résilientes. Selon l'ONU, les aberrations climatiques ont déjà un impact sur la vie de centaines de milliers de personnes chaque année, fragilisant ou détruisant leurs moyens d'existence, leurs habitations et leur environnement.
La Fondation Rockefeller estime qu'au cours des 30 dernières années, un tiers des dépenses de développement ont été perdues à cause de ces crises récurrentes, ce qui représente une perte totale de 3.800 milliards de dollars dans le monde. Par contraste, les sociétés et les économies résilientes souffrent moins de telles catastrophes naturelles et récupèrent plus vite de leurs effets.
« Quand nous parlons de résilience, nous parlons de la manière dont nous résistons […] et évitons les conséquences négatives pour notre population, pour la faune, pour l'habitat, pour les écosystèmes, pour l'eau, pour les océans–c'est pourquoi nous avons la 'Journée de la résilience.' », a déclaré le Ministre péruvien de l'Environnement, Manuel Pulgar-Vidal, au Centre d'actualités de l'ONU. « Si les changements climatiques doivent nous apporter des catastrophes naturelles, nous devrions avoir pour objectif la résilience comme moyen de faire face à ce genre de conséquences », a-t-il ajouté.
D'autre part, le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR) a lancé un nouveau « système d'alerte précoce sur les risque climatiques » (Climate Risk Early Warning System,CREWS), tandis que les gouvernements de l'Allemagne, de l'Australie, du Canada, de la France, du Luxembourg et des Pays-Bas ont décidé de consacrer plus de 80 millions de dollars pour équiper jusqu'à 80 pays vulnérables de meilleurs systèmes de protection contre les risques de catastrophes dues au climat.
Ce plan avait été proposé en mars par le Ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, à la troisième Conférence de l'ONU sur la réduction des risques climatiques à Sendai, au Japon.
Communiqué de l'ONU (485 hits)