L’Accord de Paris, approuvé par les Parties, prévoit de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius, mais s'efforcera d'atteindre l'objectif de 1,5 degré. Par cet Accord, les Parties de la CCNUCC reconnaissent que « l'adaptation est un défi planétaire auquel toute la population est confrontée. Il s'agit d'un élément clé constitutif de la réponse à long terme au changement climatique, permettant de protéger les personnes, les moyens de subsistance et les écosystèmes au niveau mondial ».
Ces accords sont l'aboutissement de 6 ans de discussions depuis la Conférence des Parties de Copenhague en 2009, qui avait échoué à parvenir à un tel accord. L'accord vient également conclure une année de forte mobilisation de toutes les parties prenantes, lancée par le Secrétaire général de l'ONU lors du sommet sur le climat de New York en septembre 2014. Ces accords font également suite à deux semaines d'intenses activités à Paris, organisées par les réseaux des gouvernements locaux et régionaux et leurs partenaires.
Des milliers de maires et de gouvernements locaux du monde entier se sont réunis le 4 décembre lors du coup d'envoi de la COP21 à la Mairie de Paris, à l'invitation d’Anne Hidalgo, maire de Paris et Co-présidente de CGLU, et de Michael R. Bloomberg, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour les villes et les changements climatiques, en partenariat avec les réseaux mondiaux de villes et de gouvernements locaux : C40, ICLEI et CGLU.
Cette journée a permis de mettre en valeur le leadership politique des gouvernements locaux, de définir le rôle des villes au sein de l'Agenda et de souligner l'engagement des gouvernements locaux et régionaux, désireux de parvenir à un accord. Le Sommet des élus locaux sur le Climat a compté sur la présence du président français, François Hollande, du ministre des Affaires étrangères et président de la COP21, Laurent Fabius et du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon. Ils se sont déclarés convaincus que les autorités locales devaient être les moteurs du changement. Ils ont également souligné qu'il était nécessaire que tous les niveaux de gouvernement s'engagent à atteindre les objectifs ambitieux mis en place, et qu'il était impératif d'assurer un financement adéquat pour ce faire.
« Vous avez trouvé l'accord, maintenant, nous devons faire le travail! »
Ainsi s'est exprimé Ronan Dantec, adjoint au maire de Nantes et porte-parole climat de CGLU, au nom des gouvernements locaux et des autorités municipales. Au cours de la séance plénière d'ouverture du 1er décembre, il a ainsi exhorté les États à trouver un accord et leur a garanti que les parties prenantes concernées, notamment les autorités locales et régionales, feraient le travail nécessaire pour le mettre en œuvre. (voir déclaration complète).
Lors de la séance plénière de clôture du 12 décembre, Ronan Dantec a félicité la présidence française d'être parvenue à un accord unanime, mais a rappelé aux participants qu'il fallait considérer tous les Agendas actuels (développement durable, financement, ou encore agenda urbain) comme des agendas complémentaires à l'Agenda climatique.
Ronan Dantec a souligné la nécessité d'adopter une approche territoriale impliquant tous les acteurs locaux pour que l'action soit efficace, puis il a réitéré l'engagement des autorités locales et régionales à mettre en œuvre sur le terrain des actions pour lutter contre le changement climatique. (voir déclaration complète)
Mobilisation des dirigeants locaux et régionaux lors de la COP 21
CGLU et ses organisations partenaires, en particulier ICLEI et C40, ont veillé à ce que la voix des gouvernements locaux et régionaux soit entendue lors de chaque négociation. Lors des sessions, les dirigeants locaux et régionaux ont également souligné la nécessité de relier l'agenda climatique à l'Agenda 2030 et à Habitat III. Ils ont rappelé l'importance de la participation des citoyens et de la création de politiques sociales inclusives afin d’assurer une mise en œuvre efficace de l'agenda du développement durable dans son sens le plus large. Ainsi, l'inclusion dans la préface d'une référence claire à l'Agenda 2030 a été bien accueillie.
La forte participation des gouvernements locaux à la COP21 a démontré qu’ils sont en mesure de mettre en œuvre des solutions pratiques pour atténuer le changement climatique et s’y adapter. Les gouvernements locaux ont également le potentiel nécessaire pour soutenir le développement durable en s’appuyant sur une dimension sociale importante qui repose sur la participation des citoyens.
Parmi les événements notables de cette mobilisation lors de la COP21, mentionnons l'annonce de l'adhésion de plus de 400 villes au Pacte des maires, le suivi du Sommet mondial des villes et territoires sur le Climat, le pavillon des Villes et Régions et les célébrations de la Journée de l'Action de la CCNUCC le 5 décembre. Cette dernière plaidait pour un véritable espace de dialogue et de travail en commun entre tous les niveaux de gouvernement, qui impliquerait toutes les parties prenantes. En outre, des positions communes ont été adoptées par les gouvernements locaux et régionaux, avec pour résultats :
• La déclaration de l'Hôtel de Ville de Paris
Des centaines de maires du monde entier, animés par des ambitions communes, ont signé la Déclaration de l'Hôtel de Ville de Paris lors du Sommet des élus locaux pour le Climat, qui s'est tenu à la Mairie de Paris le 4 décembre. La Déclaration rappelle également les initiatives importantes déjà mises en place par les gouvernements locaux : le Pacte des maires, la Convention des maires, le Pacte des états et des régions, la Feuille de route des gouvernements locaux et la plate-forme NAZCA.
• Programme d'action Lima-Paris (LPAA)
Dans le cadre de la LPAA, les autorités locales et régionales et leurs réseaux ont été invités à se joindre à la « vision à cinq ans », qui reflète la place particulière des autorités locales et régionales au sein de ce processus.
Tout au long de 2015, CGLU a suivi le processus préparatoire de la LPAA, en faisant en sorte que ce processus devienne un espace officiel de dialogue et de concertation entre les États et toutes les parties prenantes, notamment les autorités locales et régionales.
La plate-forme NAZCA (Non-State Actor Zone for Climate Action) a été lancée lors de la COP20 de Lima en décembre 2014.
Pourquoi les gouvernements locaux et régionaux sont-ils des acteurs essentiels : examinons le contenu de la déclaration de Paris
CGLU se réjouit de la signature de l'Accord de Paris, car au-delà des objectifs ambitieux de cet accord, la plus grande réussite vient de la volonté de toutes les Parties à le mettre en œuvre.
Au sein de l'accord, il faut souligner la présence remarquable de chapitres se référant spécifiquement à la mise en œuvre d'actions dès la phase initiale, pour la période 2015 -2020. Il inclut également des mécanismes d'échange d'apprentissage et d'expertise comptant avec la collaboration active de CGLU.
Les gouvernements locaux se félicitent également des références concernant le rôle important qu'ils jouent au niveau des actions de lutte contre le changement climatique: « les efforts de toutes les parties prenantes non-étatiques pour faire face et répondre au changement climatique, notamment ceux de la société civile, du secteur privé, des institutions financières, des villes et des autorités infra-nationales ». Ils se réjouissent également que la nécessité de s'appuyer sur les droits de l'homme pour mettre en œuvre les actions pour le Climat soit reconnue, avec une approche sensible aux questions de genre qui tienne compte des objectifs de développement durable.UCLG welcome the Paris agreement, especially because beyond the ambitious goals of this agreement, the greatest achievement comes from the commitment of all Parties to implementing it.
L'action pour le climat commence dès aujourd'hui : rejoignez l'Appel de Paris (le « Paris pledge for action »)
Convaincus que l'Accord de Paris ouvre la voie vers une action renforcée et un plus grand soutien en faveur des autorités locales et infra-nationales, CGLU, accompagné de C40 et ICLEI, a décidé de rejoindre l'Appel de Paris. En signant cet engagement, les acteurs non étatiques signifient leur adhésion aux conclusions de la Conférence. Ils acceptent également de contribuer aux efforts internationaux visant à ne pas dépasser 2 degrés d’augmentation de la température du globe, en prenant des mesures concrètes dès à présent et sans attendre l’entrée en vigueur des accords de la COP21 en 2020.
L’Appel de Paris et ses signataires ont été rendus publics le mercredi 16 Septembre.
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