L’Accord de Paris conclu à la COP21 marque un tournant décisif dans notre réponse au changement climatique. J’applaudis vigoureusement cet engagement historique et je salue la robustesse de cet Accord qui établit un objectif ambitieux pour limiter la hausse des températures mondiales, un cycle de révision quinquennal, des règles claires concernant la transparence, un objectif mondial de renforcement de la résilience et de réduction de la vulnérabilité, ainsi qu’un cadre pour soutenir les pays en développement.
Les contributions déterminées au niveau national en vue de réduire les émissions après 2020 tracent un profil d’évolution vers un avenir bas carbone résilient au changement climatique, qui pourrait préserver la santé et la prospérité de milliards de personnes. Mais ce n’est que le début du chemin. L’accord définit un cadre d’action, et il appartient maintenant aux gouvernements d’agir.
Chaque pays doit se doter d’une feuille de route crédible compatible avec l’objectif de contenir l’élévation de la température moyenne nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter la hausse des températures à 1.5 °C. Le calendrier et la chronologie des mesures varieront selon les pays en fonction de la situation de chacun, cependant cet objectif exige l’engagement plein et entier de toutes les grandes économies. Les objectifs de développement durable et d’action climatique doivent se renforcer mutuellement et les économies avancées doivent remplir leurs promesses d’apporter leur appui aux pays en développement face au changement climatique, sous la forme de ressources financières, de technologies et d’un renforcement des capacités.
Les changements nécessaires exigent la mise en place de mesures vigoureuses et cohérentes au plan national, afin d’attribuer un prix efficace au carbone, d’éliminer les subventions aux combustibles fossiles, de stimuler l’investissement dans les technologies et l’innovation vertes et de remédier aux défauts d’alignement des politiques qui entravent l’action climatique. La mise en place de politiques efficaces libérera les capacités de transformation et le capital du secteur privé et permettra aux investisseurs et aux autres acteurs, notamment aux villes et aux régions, de planifier l’avenir avec confiance. La transition bas carbone ne demande guère plus d’argent que les milliers de milliards déjà investis actuellement. Elle exige en revanche une réorientation massive vers des systèmes sobres en carbone, économes en énergie et résilients au changement climatique. Nous saluons l’Article 2 de l’Accord qui reconnaît la nécessité de rendre les flux financiers compatibles avec cet objectif.
La CCNUCC aura un rôle clé à jouer en assurant le suivi et l’examen des performances des pays au regard de leurs engagements, non seulement en termes de réduction des émissions mais aussi de financement climatique. L’Accord prévoit des mécanismes de notification, d’examen et d’actualisation à intervalles réguliers, afin de vérifier que les objectifs et profils d’évolution nationaux sont compatibles avec nos objectifs climatiques collectifs. Les organisations internationales telles que l’OCDE peuvent fournir des données et des analyses pour améliorer la transparence et le respect des engagements dans beaucoup de ces domaines et nous sommes prêts à aider tous les pays dans cette entreprise. L’OCDE continuera de travailler avec les gouvernements pour les aider à lever les obstacles à l’action climatique inscrits dans les politiques mises en place depuis l’ère des combustibles fossiles dans tous les domaines, qu’il s’agisse de l’investissement, de la fiscalité, de l’électricité, de l’utilisation des terres ou encore des transports.
Cette journée marque un tournant décisif pour le monde et particulièrement encourageant pour l’OCDE qui est l’un des premiers organismes internationaux à avoir préconisé la neutralité carbone pour la seconde moitié de ce siècle, la tarification du carbone et l’intensification des efforts pour réorienter les financements à l’appui d’une économie bas carbone.
Je voudrais à titre personnel féliciter le Président français, M. François Hollande, le Président de la COP et ministre, M. Laurent Fabius, Mme Ségolène Royal, ministre française de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et Mme l’Ambassadrice Laurence Tubiana, ainsi que leur équipe qui ont su nous conduire vers un succès. L’Accord de Paris s’appuie sur les efforts considérables fournis par les précédentes présidences de la COP, notamment celle du Pérou qui a préparé le terrain de cet accord à Lima l’année dernière et mené sans relâche une action subtile et inclusive afin de promouvoir la conclusion d’un accord l’année suivante. Nous nous devons également de remercier Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la CCNUCC et son équipe, qui ont fait preuve depuis plusieurs années d’une implication, d’une énergie et de qualités d’initiative exceptionnelles.
Communiqué de l'OCDE (605 hits)