La dégradation environnementale et la pollution sont responsable de 234 fois plus de décès que ceux causés par les conflits chaque année, cela souligne la nécessité de garantir un environnement sain afin d'atteindre le Programme pour le développement durable à l'horizon 2030, selon un nouveau rapport du PNUE lancé lors de la seconde Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA-2)
Les impacts environnementaux sont responsables de plus d'un quart de tous les décès infantiles (décès d'enfants en dessous de cinq ans), affirme le rapport.
Environnement sain, people sain - publié par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'Organisation Mondiale de la Santé, la Convention sur la diversité biologique, le Protocol de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d'ozone, et les conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm - se penche sur les dangers que posent la pollution de l'air, les produits chimiques, le changement climatique, et les autres menaces liant l'environnement à la qualité de la santé humaine et le bien-être.
« En appauvrissant les infrastructures écologiques de notre planète et en augmentant la pollution, nous générons des coûts toujours plus importants en termes de santé humaine et de bien-être. Depuis la pollution de l'air et l'exposition aux produits chimiques jusqu'à l'extraction de nos ressources minières, nous mettons en danger nos systèmes de survie.
« Une planète plus saine est une marée montante qui soulève tous les bateaux, y compris la santé humaine, mais aussi les économies et les sociétés. En ne séparant pas le développement et le progrès à la santé de l'environnement, nous garantissons notre bien-être. A UNEA-2 la communauté internationale se concentrera sur les moyens existants et faire en sorte que l'environnement soutienne la santé humaine plutôt que de la menacer. »
Le rapport constate qu'en 2012, environ 12,6 millions de décès ont été attribuables à l'environnement, soit 23% du total de décès cette année.
La proportion la plus importante des décès attribuables à l'environnement s'est produite en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Ouest (à savoir 28 et 27 % du total). Le nombre de décès attribuables à l'environnement est de 23 % en Afrique sub-saharienne, 22 % dans la région de la Méditerranée orientale, 11 % au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et 15 % dans les non membres de l'OCDE de la région des Amériques, et 15 % en Europe.
Les décès liés aux maladies non transmissibles augmentent dans toutes les régions du monde : trois quart des personnes décédées de maladies non transmissibles en 2012 vivaient dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Le rapport souligne également les moteurs des impacts de l'environnement sur la santé - à savoir les inégalités, l'urbanisation sauvage, les migrations, les modes de vie malsains, le gaspillage et les modes de consommation et de production non durables - et donne un aperçu des bénéfices sanitaires et économiques majeurs que des mesures appropriées pourraient apporter.
Les changements climatiques exacerbent l'échelle et l'intensité des risques pour la santé liés à l'environnement. L'OMS estime que 250 000 décès supplémentaire pourraient se produire chaque année entre 2030 et 2050, principalement en raison de la malnutrition, du paludisme, de la diarrhée et de contraintes thermiques.
Les facteurs environnementaux clés mis en évidence dans le rapport incluent :
Tout en soulignant les problèmes, le rapport montre également que les investissements pour un environnement sain peuvent générer des avantages multiples.
Pour atteindre de tels bénéfices, le rapport recommande quatre approches intégrées :
D'autres rapports ont également été publiés au même moment, afin de souligner le sujet de la santé humaine discuté à l'occasion de UNEA-2, et examinent des questions telles que les plastiques et les maladies zoonotiques.
Débris plastiques marins et micro plastiques : l'organisation Global Lessons and Research to Inspire Action and Guide Policy Change a constaté qu'en 2014, la production mondiale de plastique a dépassé 311 millions de tonnes, en augmentation de 4 % par rapport 2013. Entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de déchets se sont retrouvés dans l'océan suite à la gestion inadéquate des déchets solides. Les déchets micro plastiques sont particulièrement préoccupants.
Une étude a estimé qu'en moyenne, 63 320 particules micro plastiques flottent à la surface de chaque kilomètre carré des océans du monde. Les organismes marins - y compris le zooplancton, les invertébrés, les poissons, les oiseaux et les baleines - peuvent être exposés aux micros plastiques par ingestion directe de l'eau et, indirectement, en tant que prédateurs dans les réseaux trophiques. Les effets négatifs potentiels de l'ingestion de micro plastiques comprennent les réactions immunotoxicologiques, la perturbation de la reproduction, le développement embryonnaire anormal, la perturbation du système endocrinien, et une modification de l'expression génétique.
L'initiative « Genre et gestion plastique » a examiné le rôle des hommes et des femmes dans l'utilisation et la consommation de plastique, identifiant les femmes dans les régions riches comme des acteurs importants dans la réduction des matières plastiques dans les biens de consommation de base.
Gender and Plastic Management looked at the differing roles of men and women in plastic use and consumption, identifying women in wealthy regions as important stakeholders in reducing plastics in basic consumer goods.
Le Rapport mondial 2016 sur le statut des limites juridiques sur la présence du plomb dans la peinture, a constaté que les efforts visant à lutter contre plomb dans la peinture avancent. Au début de l'année 2016, 70 des 196 pays à travers le monde (36 %) avaient établi des limites juridiquement contraignantes sur la présence du plomb dans la peinture. La plupart des contrôles relatifs à la présence de plomb dans la peinture ont établi des dispositions d'application pour assurer le respect des limites concernant le plomb. Toutefois, seuls 17 pays exigent que la peinture soit testée et certifiée pour assurer une faible teneur en plomb.
Le rapport du PNUE Frontiers a conclu qu'à l'échelle mondiale, une augmentation des maladies zoonotiques se faisait connaître ainsi qu'une une hausse des zoonoses d'origine alimentaire et d'une persistance inquiétante des maladies zoonotiques négligées dans les pays pauvres.
"C'est la première fois dans l'histoire qu'autant de personnes possèdent autant d'élevages - et il existe donc un nombre de possibilités inédites pour que les agents pathogènes passent à travers l'environnement biophysique et les animaux sauvages pour le bétail et les personnes que les maladies zoonotiques ou zoonoses," indique le rapport.
Environ 60 % de toutes les maladies infectieuses chez les humains sont zoonotiques, de même que 75 % de toutes les maladies infectieuses émergentes.
Au cours des dernières années, plusieurs nouvelles maladies zoonotiques ont occupé les gros titres des journaux du monde alors qu'elles ont causé, ou menacé de causer, de grandes pandémies. En plus de la grippe aviaire, celles-ci comprennent la fièvre de la vallée du Rift, le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire Moyen-Orient (MERS), le virus du Nil occidental, le virus Ebola et le virus Zika.
Au cours des deux dernières décennies, ces maladies émergentes ont été responsables de coûts directs s'élevant à plus de 100 milliards de dollars, note le rapport. Si ces foyers étaient devenus des pandémies humaines, les pertes se seraient élevées à plusieurs milliards de dollars.
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