Cette session a été présidée par Héctor Alejandro Palma Cerna, représentant permanent adjoint du Honduras auprès de l'ONU et vice-président du Conseil économique et social.
Présentant le rapport mondial de 2016 sur le développement durable (RMDD), Wu Hongbo, sous-secrétaire général de l'ONU pour les affaires économiques et sociales, a noté qu'il s'agissait là d'une "évaluation des évaluations", élaborée par 245 experts scientifiques à travers un processus inclusif, en vue de renforcer l'Interface science-politique au profit du développement durable. Il a décrit l'objectif du RMDD de 2016: s'assurer que personne ne soit laissé derrière; l'étude du lien entre l'infrastructure, l'inégalité et la résilience; la mise en place d'institutions inclusives, y compris des conseils nationaux de développement durable; la mise au point de technologies permettant de répondre aux ODD; l'inclusion, en particulier, des femmes, des peuples autochtones, des personnes handicapées, des enfants et des jeunes; et l'identification des thèmes nouveaux et émergents.
Un débat a suivi, modéré par Lucilla Spini, International Council for Science.
William Colglazier, Association américaine pour l'avancement des sciences, a déclaré que le processus d'élaboration du RMDD est aussi important que le produit, dans le renforcement de l'interface science-politique. Il a parlé du Rapport national volontaire (RNV) de la Finlande comme étant le modèle le plus proche de la vision de ce qu'un RNV devrait être.
Guéladio Cissé, Swiss Tropical and Public Health Institute, a souligné la nécessité: de voir la science prendre en considération les dimensions culturelles des interventions, sans lesquels ces interventions pourraient échouer; et de rester ouvert aux nouveaux défis.
Patrick Paul Walsh, University College Dublin, a affirmé que plus d'efforts doivent être fournis pour la diffusion des résultats scientifiques aux niveaux national et mondial, et a recommandé: l'encouragement de plus d'informations scientifiques et politiques de la part du public pour le RMDD; la réorientation de la recherche non seulement pour la réalisation du bien économique, mais aussi pour l'édification de sociétés inclusives et durables; et l'inclusion des point de vue de la société civile.
Soulignant la nécessité de ne pas réinventer la roue à chaque nouvelle initiative de recherche, Aurélien Decamps, Kedge Business School, a parlé de l'importance de plutôt connecter les gens, et a mis en relief le rôle que l'enseignement supérieur peut jouer dans la promotion du dialogue multipartite.
Donovan Guttieres, Partenariat mondial de la jeunesse pour les ODD, a appelé à des rapports plus fréquents sur les développements scientifiques, et à l'inclusion de systèmes scientifiques formels et informels pour s'assurer que personne ne soit laissé derrière.
Peter Messerli, Université de Berne, a recommandé de se concentrer sur les synergies et les points d'enclenchement du développement durable; le ciblage des données permettant de savoir qui est touché; et l'appui sur une large base de connaissances.
Au cours du débat qui a suivi, la CHINE a décrit les "zones de démonstration" établies dans le pays pour la mise en œuvre du Programme de développement durable d'ici 2030. La FINLANDE a indiqué que l'interaction entre la science et la politique est une condition préalable à une politique saine et, avec les Etats-Unis, a souligné le rôle de l'établissement de passerelles entre les courtiers du savoir. Un représentant des personnes handicapées a souhaité être édifié quant à la façon dont les personnes handicapées peuvent être des agents de changement dans le domaine de la science, technologie et innovation (STI).
L'Agence internationale de l'énergie atomique a mis en exergue le rôle de la technologie nucléaire dans le soutien des ODD, et a appelé à davantage de recherches et d'échanges. Le délégué des PEUPLES AUTOCHTONES a encouragé l'exploration de la manière dont la communauté scientifique et technologique pourrait soutenir les systèmes de savoir autochtones. Le délégué des MALDIVES, parlant au nom de l'AOSIS, a déclaré que les progrès technologiques ne doivent pas exacerber les inégalités existantes, comme la fracture numérique. L'AFRIQUE DU SUD a déclaré que les pays disposant d'une base scientifique et technologique solide sont susceptibles de se développer plus rapidement. La porte-parole des FEMMES a indiqué que les données collectées à partir des interactions numériques doivent être propriété publique, et a souligné la nécessité de normes et méthodologies éthiques encadrant leur collecte.
La SUISSE a appelé le RMDD à se concentrer sur les approches intégrées lors de l'examen des options politiques qui concilient les trois dimensions du développement durable. L'ALGÉRIE et l'ARABIE SAOUDITE ont parlé des efforts nationaux fournis pour la réalisation du Programme de développement durable d'ici 2030.
Le délégué des secteurs COMMERCE ET INDUSTRIE a mis en relief leur rôle dans la fourniture d'une image plus complète pour aider la science à résoudre les problèmes "méchants". Le délégué des ONG a déclaré que le RMDD ne présente pas de manière adéquate la dimension environnementale, et a appelé à la participation des agriculteurs et autres naturalistes dans l'élaboration du rapport. L'UE a déclaré que le RMDD devrait aller au-delà d'un instantané fondé sur des indicateurs, et être de pertinence pour les chefs d'Etat et les ministres.
Together 2030, une initiative de la société civile, a appelé à la considération d'un supplément annuel du RMDD, signalant que l'intervalle de quatre ans risque d'être trop long pour des thèmes nouveaux et émergents. Le représentant des ENFANTS et des JEUNES a souligné la nécessité d'institutions qui permettent la participation des jeunes dans le domaine des STI.
En réponse à l'invitation de Spini de résumer leurs principales priorités dans l'amélioration de l'interface science-politique au sein du FPHN, les conférenciers ont souligné, entre autres: la nécessité de faire le point sur la question à chaque session du FPHN; le traitement du problème du lobbying préjudiciable de l'industrie; l'intégration des savoirs autochtones; la garantie de la propriété communautaire; la compréhension des besoins des décideurs; l'introduction d'évaluations de l'impact en amont et en aval de la technologie; et le maintien de la dynamique.
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