Les causes profondes des migrations incluent les questions environnementales. De plus, les conflits armés sont souvent liés à l'accès aux ressources naturelles, c'est le double message qu'est venu porter le Directeur exécutif adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement (ONU-Environnement) en marge du débat de haut niveau de l'Assemblée générale à New York récemment.
« Quand il n'y a pas suffisamment d'eau, quand les terres sont dégradées, lorsque la végétation n'est plus là pour soutenir la population locale, lorsque le jeune Malien, Sénégalais, Afghan ou Haïtien n'a plus d'opportunité de produire localement, il n'a d'autre option que de migrer. Cette migration peut se faire vers la ville voisine, vers le pays voisin, mais également vers un autre continent. Donc les causes profondes de la migration incluent les questions environnementales », a précisé Ibrahim Thiau, lors d'un entretien avec la Radio des Nations Unies.
« Que ce soit l'accès à une mine, à un puits d'eau, de pétrole, ou aux forêts, 40% des conflits inter-États ont eu un rapport avec l'environnement » selon les études du PNUE, a-t-il expliqué, ajoutant « en revanche les accords de paix n'ont inclu les questions environnementales que dans un tiers des cas ».
Le Directeur adjoint du PNUE souligne qu'il s'agit d'une onction homéopathique pour une condition qui mérite une injection intraveineuse.
Pour illustrer, il revient sur la situation à l'Est de la République démocratrique due Congo (RDC), où l'exploitation irrégulière des ressources minières génère un milliard de dollars par an.
« Cette exploitation ne se fait pas sous le contrôle des populations et du gouvernement de la RDC, à peu près 30 millions de dollars de ce milliard sont ramenés en RDC, par pour construire des écoles, des puits ou des routes mais pour alimenter les groupes armés diverses qui se battent entre eux », a condamné le haut fonctionnaire.
Selon lui, ces situations conflictuelles sont entretenues comme si on voulait qu'aucun groupe ne domine l'autre, parce que la paix et la sécurité ne sont pas de l'intérêt de ceux qui veulent entretenir les exploitations illégales.
« La réalité c'est qu'il y a des influences externes qui ne concernent pas que les Congolais », a expliqué Ibrahim Thiau.
Le Directeur exécutif adjoint exhorte a prendre une action internationale forte, constituant à identifier les gangs criminels qui sont en train d'entretenir cette situation et de les sanctionner.
«Les Congolais ont besoin de développement, ils n'ont pas besoin de guerre » « Il ne faudrait pas que la richesse naturelle de ces pays devienne un malheur pour les autres ».
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