Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) s'est ouvert en plénière aujourd'hui, poursuivant ainsi l'élan donné par les derniers accords internationaux sur les Objectifs de développement durable des Nations Unies et l'Accord de Paris sur le changement climatique qui visent à favoriser les actions concertées afin de transformer les systèmes alimentaires et la nutrition à l'échelle mondiale.
« Plus de la moitié de la population mondiale souffre d'une ou plusieurs formes de malnutrition » notamment de faim, de carence en micronutriments et d'obésité, » a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, alors qu'il s'adressait aux délégués présents lors de la conférence annuelle destinée à déterminer les politiques mondiales à suivre en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. « Les systèmes alimentaires ont échoué de manière flagrante à garantir des régimes alimentaires sains aux gens. Et si les systèmes alimentaires sont problématiques, le CSA est bel et bien l'endroit où nous devrions chercher des solutions », a-t-il ajouté.
Les principaux objectifs consistant à éradiquer la pauvreté extrême, la faim et la malnutrition sous toutes ses formes d'ici à 2030 doivent être atteints « dans un contexte de plus en plus défavorable alors que la croissance de la population, la diminution des ressources de base, le changement climatique et l'urbanisation compliqueront notre capacité à trouver de nouveaux moyens de travailler et d'échanger » a-t-il indiqué. Il sera nécessaire "d'élargir nos partenariats" pour mener à bien cet effort, a fait valoir M. José Graziano da Silva
« Nous devons faire davantage, faire mieux, plus vite et le faire ensemble...afin de transformer les zones rurales en endroits où les populations peuvent s'épanouir et envisager un avenir brillant, où chacun des 3 milliards de ruraux vivant sur cette planète, seront en mesure de s'adapter au changement climatique, où chaque jour commence et s'achève en ayant accès à une nourriture nutritive et abondante » a déclaré Kanayo F. Nwanze, Président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) lors de son discours au CSA.
« Nous devons redoubler d'efforts afin de mettre en place des systèmes alimentaires plus durables, capables de mieux résister aux changements et aux événements météorologiques extrêmes et de satisfaire aux besoins nutritionnels. Renforcer la résilience de nos systèmes alimentaires, atténuer les risques et s'assurer d'être prêts face aux futurs chocs climatiques » a expliqué Elisabeth Rasmusson, Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, soulignant par ailleurs que de tels efforts nécessiteront l'implication de plusieurs parties prenantes.
Dans son discours inaugural, la Soudanaise Amira Gornass, Présidente du CSA a mis l'accent sur le fait que « bâtir des systèmes alimentaires durables était en soi-même une manière de travailler à réaliser les objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030 liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »
Une conversation mondiale
En plus d'officier en tant que principal organe des Nations Unies pour les questions liées à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le CSA est structuré de manière à donner une voix aux participants issus de la société civile, du secteur privé, des autres organisations onusiennes, des institutions financières internationales, des organismes de recherche et autres acteurs non étatiques et de les faire participer à la prise de décisions. Cette plénière, la 43ème, a battu un record cette année avec plus de 1400 participants enregistrés.
Les délibérations qui se dérouleront sur une semaine, seront également associées à plusieurs évènements parallèles, dont un forum sur l'urbanisation, un thème qui prend de plus en plus d'importance dans le cadre de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les délégués devraient également approuver deux séries de recommandations politiques, l'une concernant le rôle du bétail dans le développement agricole durable et l'autre sur l'importance de connecter les petits exploitants agricoles aux marchés.
Communiqué de la FAO (746 hits)