Les acteurs non étatiques, qu'il s'agisse des entreprises, des villes et des organisations non gouvernementales, ont un rôle crucial à jouer pour mettre en œuvre l'Accord de Paris sur le climat, ont déclaré mardi les deux 'Championnes pour l'action climatique', Laurence Tubiana et Hakima El Haité, à la Conférence sur le climat à Marrakech (COP 22).
L'Accord de Paris, qui a été adopté en décembre 2015 par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et appelle les pays à lutter contre le changement climatique, est entré en vigueur le 4 novembre 2016.
Mme Tubiana, Ambassadrice française pour la lutte contre le changement climatique, et Mme El Haité, Ministre marocaine chargée de l'environnement, ont été nommées 'Championnes pour l'action climatique' lors de la précédente Conférence sur le climat à Paris (COP 21). Leur mission est de mobiliser tous les acteurs non étatiques afin d'accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Au cours de la COP 22, toute une série de journées thématiques sont ainsi prévues, notamment sur les forêts, l'eau, les villes, l'énergie, le transport et l'agriculture.
« A Paris, il s'agissait de dynamique, d'enthousiasme et d'engagement politique. Maintenant la question est de savoir comment nous allons mettre en œuvre et comment nous allons nous engager dans cette course contre la montre », a déclaré Laurence Tubiana lors d'une conférence de presse consacrée au lancement d'un programme d'action pour mobiliser les acteurs non étatiques.
Ce programme d'action « est véritablement la réponse à cette course contre la montre » à laquelle tout le monde est confronté, « les gouvernements d'abord, mais aussi les villes, les entreprises, la société civile, les peuples autochtones, la jeunesse, les mouvements de femmes », a ajouté Mme Tubiana.
« Nous ne pouvons pas être complaisants », a-t-elle insisté. « Nous avons tout à faire, nous sommes en retard ». « Ce programme mondial d'action est un moyen d'accélérer le mouvement, d'accélérer l'action, de développer la coopération », a-t-elle encore dit. « Il s'agit d'action concrète sur le terrain, comment transformer le transport, comment avoir de meilleures villes, comment vraiment stopper la déforestation ».
Hakima El Haité a souligné pour sa part que 80% des décisions en termes d'action climatique relèvent et sont mises en œuvre par les acteurs non étatiques. « Je pense qu'il est important pour nous tous de reconnaître que les acteurs non étatiques avancent déjà et qu'il y a beaucoup de choses mises en œuvre, d'initiatives et de coalitions. Ils sont très actifs », a-t-elle dit.
« C'est la première fois que nous construisons un véritable partenariat entre les acteurs non étatiques » et les Etats, a-t-elle ajouté. « Nous pensons qu'il est très important d'avoir ce partenariat. Nous avons construit pendant des années des murs entre les négociateurs et les parties d'un côté et le monde réel et les acteurs non étatiques de l'autre. Aujourd'hui, nous devons construire des ponts entre eux ».
Interrogée par le Centre d'actualités de l'ONU sur le lien entre la lutte contre le changement climatique et le Programme de développement durable à l'horizon 2030, Mme Tubiana a noté qu'il n'y avait qu'un « seul agenda de développement » et que le climat « fait partie de cet agenda de développement ».
« Sans doute les négociations sur la mise en œuvre sont plus avancées dans le climat que dans d'autres domaines mais tout cela est la même chose (…) Il y a un seul agenda que les gouvernements doivent mettre en œuvre et ce modèle de développement nouveau doit être vraiment soutenu par les citoyens, les entreprises, les secteurs financiers, dans chaque pays, et au plan international », a-t-elle ajouté.
Communiqué de l'ONU (860 hits)