Aujourd’hui, 7,14% (179 798 km2) de la Méditerranée est placé sous statut de protection; c’est ce qui ressort des premières analyses pour rendre compte sur le statut des Aires Marines Protégées de Méditerranée 2016 - afin de contribuer à un rapport publié tous les 4 ans par MedPAN et le CAR/ASP en collaboration avec de nombreux partenaires. Ce rapport s’appuie sur la mise à jour 2016 de MAPAMED, la base de données des sites d’intérêt pour la conservation de l’environnement marin en mer Méditerranée.
Ces premières analyses font état de 1 231 Aires Marines Protégées (AMP) et Autres Mesures Spatiales de Conservation (AMSC) en Méditerranée, dont 186 AMP de désignations nationales (1,6%) et 898 sites Natura 2000 en mer (2,37%). La surface des AMP de statut national et des sites Natura 2000 a augmenté de 1,8% par rapport au dernier Statut des AMP de Méditerranée publié en 2012 avec la désignation de 6 nouvelles AMP de statut national (21 827 km2 rajoutés) et de 391 sites Natura 2000 (34 458 km2 rajoutés). Pour la première fois en Méditerranée, le statut dévoilera également une surface cumulative des zones où la réglementation est la plus stricte (par rapport à l’accès, le prélèvement ou la pêche qui y sont légalement interdits). Elle est de 0,04%, ce qui est extrêmement faible dans la mesure où la science a prouvé le caractère clé de ces zones dans l’efficacité des AMP.
La quasi-totalité de la surface sous protection (90%) est située dans les eaux européennes et la surface sous protection est encore essentiellement côtière avec 4,51% de la zone au-delà de 12 milles sous statut de protection. D’un point de vue qualitatif, de nombreux sites ne sont pas effectivement mis en œuvre et n’ont pas de réglementation permettant de freiner les pressions existantes ni de moyens suffisants pour les faire respecter. On sait peu de choses également sur l’efficacité des mesures de gestion mises en place pour maintenir ou restaurer la biodiversité qu’elles visent à protéger. Les moyens humains et financiers alloués à la gestion s’avèrent beaucoup trop faibles, compromettant ainsi une bonne conservation.
Pour atteindre l’objectif de protéger 10% de la Méditerranée d’ici 2020 (objectif 11 d’Aichi de la Convention sur la Diversité Biologique qui engage tous les pays méditerranéens), outre la nécessité de renforcer la gestion des sites existants, au moins 71 900 km2 supplémentaires (2,86% de la Méditerranée) devront être placés sous des désignations de protection forte qui ciblent également des caractéristiques actuellement sous-représentées.
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