« Si la région d’Asie et du Pacifique ne prend pas des mesures pour faire face au vieillissement de sa population, elle risque d’être vieille avant d’être riche. » C’est le cri d’alarme qu’a lancé aujourd’hui la Commission économique de cette région (CESAP) devant la Commission de la population et du développement qui poursuivait son débat général sur le thème « évolution de la structure par âge de la population et développement durable ».
La CESAP a indiqué qu’en 2050, un quart de la population de la région Asie-Pacifique aura plus de 60 ans. Le nombre de la population active se réduit mais, a constaté la Commission, certains pays continuent d’avoir des structures de production fondées sur une main-d’œuvre abondante. Il est vrai que les personnes âgées travaillent encore bien souvent parce qu’elles n’ont pas accès à une pension de retraite, une situation bien différente de celle des pays européens qui vivent aussi un vieillissement de la population mais peuvent exploiter un dividende démographique parce que le troisième âge a pu accumuler du patrimoine. L’Organisation mondiale du tourisme l’a prouvé en parlant de l’expansion du tourisme médical et culturel.
Il est grand temps que les pays d’Asie-Pacifique se préparent au vieillissement de leur population, en élargissant l’accès à la protection sociale. Une attention particulière doit être accordée aux implications sexospécifiques du vieillissement vu que les femmes vivent plus longtemps que les hommes et qu’elles ont moins accès à la sécurité de revenu. « Si la région ne prend pas des mesures pour faire face au vieillissement de sa population, elle risque de devenir vieille avant d’être riche », a alerté la CESAP qui travaille actuellement sur l’examen du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement et organisera une réunion régionale du 12 au 14 septembre à Bangkok.
La population vieillit également dans plusieurs pays arabes, a indiqué la Commission économique et sociale de la région (CESAO). Hier un expert de l’Institut national d’études démographiques de la France constatait que ces pays ont « une peur bleue » du vieillissement de leur population. Il faudrait, a-t-il dit, leur expliquer que « le dividende démographique de l’An II » peut être un bienfait pour eux ». Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a ainsi proposé la création d’un groupe interorganisations sur le vieillissement et continue à appuyer les initiatives visant à combler les lacunes dans la collecte des statistiques.
Dans ce cadre, le « Comité catholique international des infirmières et assistantes médico-sociales » a dénoncé l’impact des politiques en faveur de la baisse de fécondité sur les pays qui ont dépassé le premier dividende démographique, « le capital-jeunes ». Il faut au contraire encourager l’élimination de toutes les formes de contraception et l’interdiction de l’avortement pour rééquilibrer la structure par âge de la population mondiale.
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