M. ALASSANE OUATTARA, Président de la Côte d’Ivoire, a commencé par rappeler que son pays avait été élu au Conseil de sécurité pour la période 2018-2019 en tant que membre non permanent, un mandat pendant lequel il entend œuvrer à la promotion de compromis justes et pragmatiques dans le règlement de crises. En dépit des évolutions encourageantes de l’architecture antiterroriste de l’ONU depuis 2001 et du succès des opérations antiterroristes menées par les grandes puissances au Moyen-Orient et dans une moindre mesure en Afrique, le monde peine à trouver une réponse collective satisfaisante contre le terrorisme, a regretté M. Ouattara. Pour lui, il est impératif de faire en sorte que « l’Afrique ne soit plus le ventre mou de la lutte antiterroriste mondiale ». Il a donc demandé aux grandes puissances d’intensifier leur engagement en Afrique et de soutenir davantage le continent dans ce domaine, notamment le G5 Sahel, affirmant qu’il s’agit là de l’une de ses priorités au sein du Conseil de sécurité.
Le réchauffement climatique constitue une autre réelle préoccupation, d’autant plus qu’aucun pays n’est à l’abri. Par conséquent, a dit le Président, il faut agir vite et avec responsabilité « pour préserver nos cadres de vie et notre planète ». Il s’est engagé à respecter l’Accord de Paris. Dans la même dynamique, il a invité les pays développés à honorer leurs engagements en matière de financement de l’adaptation des économies des pays du Sud et de nombreux petits États insulaires aux effets du réchauffement climatique. Pour M. Ouattara, « les changements climatiques sont une véritable menace à la paix et la sécurité internationales » et il est impératif de prendre des mesures adéquates notamment par le biais du pacte international sur l’environnement et le développement proposé par la France.
Constatant l’échec des mesures prises pour lutter contre l’immigration clandestine et le trafic des êtres humains, le Président Ouattara a même estimé qu’elles ont contribué à la fragilisation de la démocratie et à la montée de sentiments extrêmes, y compris dans les démocraties occidentales. Pour mettre fin à ces migrations périlleuses, les pays développés, notamment ceux des régions d’accueil, doivent, selon lui, mobiliser les investissements et ressources nécessaires au financement du développement des pays d’origine et de transit, afin de leur permettre de créer des emplois et d’offrir des opportunités aux jeunes. La lutte contre les passeurs devra également s’intensifier. En Côte d’Ivoire, la riposte contre ce fléau privilégie la prévention par la sensibilisation et l’assistance au retour des candidats à l’immigration clandestine ainsi que par le démantèlement des réseaux de passeurs. Dans le cadre de cette lutte, il ne faut cependant pas perdre de vue les obligations juridiques internationales qui garantissent les droits et libertés fondamentales des migrants, a encore estimé M. Ouattara.
Il a ensuite passé en revue les réalisations économiques de son pays et cela en dépit de la chute des cours du cacao. À ce titre, la Côte d’Ivoire a enregistré un taux de croissance de 9% en moyenne sur les cinq dernières années et s’attèle actuellement à en répartir les fruits efficacement et équitablement. C’est là tout l’enjeu du Plan national de développement 2016-2020, a affirmé le Président Ouattara.
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Source : ONU
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