M. HISSEIN BRAHIM TAHA, Ministre des affaires étrangères du Tchad, a regretté que les pays en développement continuent de faire les frais de la crise économique. À cause de la chute des prix de leurs produits d’exportation, des pays comme le Tchad voient le financement de leurs plans de développement et la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 menacés, a-t-il fait observer. C’est en raison de ce contexte difficile que le Tchad a organisé, au début du mois de septembre, à Paris, une table ronde pour le financement de son plan national de développement.
S’inquiétant également du risque terroriste qui affecte le monde, et plus particulièrement son pays, le Chef de la diplomatie tchadienne a expliqué que la situation sécuritaire de la sous-région du Sahel et du Sahara « continuait de s’aggraver du fait des actions des terroristes, des bandes armées et des trafiquants ». Des attaques régulières contraignent son pays à la riposte, a-t-il ajouté. Cette réaction a pris la forme de la création de la Force conjointe du G5 Sahel en collaboration avec les autres pays du Groupe. Après avoir précisé que les divers appuis de la communauté internationale et des Nations Unies étaient indispensables à son pays et à ses voisins, le Ministre a assuré que cette nouvelle Force conjointe n’entendait pas se substituer aux forces déjà engagées au Mali, mais se voulait une « entité complémentaire » destinée à répondre à la guerre asymétrique déclenchée par les terroristes et les trafiquants.
Quant à la situation humanitaire, M. Taha a jugé qu’elle était aggravée par ce contexte sécuritaire délicat. Face aux déplacements de population, au risque de famine et aux épidémies, le Tchad, qui a accueilli 400 000 réfugiés et déplacés au cours de la dernière décennie, appelle la communauté internationale à s’investir davantage pour soulager toutes ces souffrances. En tant que pays de transit des migrants, il demande aussi un « investissement massif » dans les programmes de développement des pays d’origine pour enrayer la « migration massive de la jeunesse africaine » vers l’Europe et ses conséquences dramatiques.
Dressant ensuite un panorama de la situation géopolitique en Afrique, le Ministre des affaires étrangères a appelé les factions armées de la République centrafricaine à s’engager dans le processus de paix, estimé que la solution en Libye était entre les mains des dirigeants politiques libyens et soutenu que les protagonistes de la crise au Soudan du Sud avaient « le devoir moral de faire cesser les souffrances des populations ». Après avoir plaidé pour un règlement du conflit israélo-palestinien au travers d’une solution des deux États et décrit comme « inacceptable » le sort réservé à la minorité musulmane des Rohingya au Myanmar, M. Taha a finalement appuyé une réforme des Nations Unies et notamment du Conseil de Sécurité, défendant l’octroi d’un siège permanent pour son continent, afin de mieux l’associer aux processus de prise de décisions.
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Source : ONU
Photo : ONU
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