La sécurité alimentaire mondiale ne peut être atteinte que si nous menons une approche politique coordonnée qui tient compte de la faim, de la pauvreté et du changement climatique, ont déclaré aujourd’hui les dirigeants et experts mondiaux lors de la dernière série de discussions sur le climat à Bonn.
« Le changement climatique constitue une menace fondamentale pour l’Objectif 2 de l’Agenda du développement durable qui vise à éradiquer la faim, à assurer la sécurité alimentaire et à améliorer la nutrition », a déclaré José Graziano da Silva, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) lors d’une table ronde de haut niveau sur la faim à la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques.
Le changement climatique mine les progrès accomplis vers la faim zéro et la variabilité climatique augmente le risque de perturbation de l’approvisionnement et de la distribution alimentaires. « Pour atteindre l’ODD2 et répondre efficacement au changement climatique, nous avons besoin d’une transformation de nos secteurs agricoles et de nos systèmes alimentaires », a-t-il ajouté.
La conférence COP23 de cette année porte sur la manière de mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris qui visent à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C et le plus proche possible de 1,5 °C.
L’accord reconnaît comme priorité fondamentale l’effectivité de la sécurité alimentaire, mais aussi la vulnérabilité des systèmes de production alimentaire aux impacts climatiques.
Selon le rapport de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde en 2017, la faim a augmenté pour la première fois depuis plus d’une décennie, principalement à cause des conflits et du changement climatique. On estime à 815 millions le nombre de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui.
Le dérèglement climatique entraîne déjà des phénomènes météorologiques extrêmes, la dégradation des terres et la désertification, la pénurie d’eau, l’élévation du niveau de la mer et l’évolution des climats instables - ce qui entrave les efforts pour nourrir la planète.
Thomas Pesquet, astronaute de l’Agence spatiale européenne qui a passé cette année six mois à bord la station spatiale internationale, a partagé son point de vue sur le potentiel de la technologie pour résoudre ce problème.
Au cours des dernières décennies, l’imagerie satellitaire a considérablement amélioré notre compréhension des flux et des stocks de carbone et d’azote ; c’est un élément essentiel dans l’élaboration de solutions à toutes les échelles. « Les solutions sont toujours locales, mais les outils peuvent être universels » a déclaré M. Pesquet.
[ODD2030-13], [CdP23-climat]
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