Les indicateurs de développement des 47 pays les moins avancés (PMA) sont orientés à la baisse, a prévenu lundi la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien à ces pays.
« La communauté internationale devrait renforcer son soutien aux PMA, conformément à l'engagement pris de ne laisser personne de côté », a déclaré Paul Akiwumi, Directeur de la Division de la CNUCED en charge de l'Afrique, des pays les moins avancés et des programmes spéciaux.
La reprise économique mondiale demeurant tiède, les partenaires du développement se heurtent à certaines contraintes lorsqu'il s'agit d'accroître leur aide aux PMA pour atteindre les objectifs du développement durable (ODD).
Selon M. Akiwumi, les taux de croissance du PIB resteront probablement inférieurs non seulement à leur moyenne pour la période 2002-2008, mais aussi à leurs niveaux de 2010-2014. « Les inégalités entre les PMA et les autres pays en développement risquent de s'aggraver », a-t-il dit.
L'analyse de la CNUCED met en évidence que la croissance moyenne des PMA a été d'à peine 5% en 2017 et qu'elle atteindra 5,4% en 2018, taux inférieur à l'objectif de 7% de croissance (première cible de l'objectif numéro 8 de développement durable) censé permettre de promouvoir une croissance économique soutenue, inclusive et durable.
Dépendance aux produits de base
En 2017, seuls cinq pays (sur les 45 PMA pour lesquels des données sont disponibles) ont enregistré une croissance économique de 7% ou plus : le Bangladesh ( 7,1%), Djibouti ( 7%), l'Éthiopie ( 8,5%), le Myanmar ( 7,2%) et le Népal ( 7,5%).
L'analyse montre que trop de PMA restent tributaires des exportations de produits de base. Bien que les prix internationaux de la plupart des produits de base primaires aient augmenté depuis fin 2016, cette modeste reprise n'a guère compensé la forte baisse observée depuis 2011, particulièrement dans les cas du pétrole brut et des minéraux, des minerais et des métaux.
En 2017, le groupe des PMA devrait enregistrer un déficit courant de 50 milliards de dollars, soit le deuxième déficit le plus élevé enregistré à ce jour, du moins en termes nominaux.
Cela contraste avec les chiffres des autres pays en développement (hors PMA), de l'ensemble des pays en développement et des pays développés, qui ont tous enregistré des excédents de leurs comptes courants.
Selon les projections pour 2018, les déficits des comptes courants des PMA devraient continuer de croître, aggravant les faiblesses éventuelles des balances des paiements.
D'après les estimations du Fonds monétaire international (FMI), seule une poignée de PMA ont enregistré des excédents courants en 2017, dont deux bénéficient d'une aide relativement importante - l'Afghanistan et le Soudan du Sud - ainsi que l'Érythrée et la Guinée-Bissau.
Tous les autres PMA ont enregistré des déficits de leurs comptes courants de taille variable, allant de moins d'un point de pourcentage du PIB - Bangladesh et Népal - à plus de 25% dans les cas du Bhoutan, de la Guinée, du Libéria, du Mozambique et de Tuvalu.
Les engagements d'aide extérieure spécifiques aux PMA se sont élevés à 43,2 milliards de dollars, soit seulement 27% environ de l'aide nette pour l'ensemble des pays en développement. Cela représente une augmentation de 0,5% de l'aide en termes réels d'une année sur l'autre.
Cette tendance renforce les craintes d'un plafonnement de l'aide aux PMA dans le sillage de la récession mondiale. « Notre analyse appelle à passer à l'action », a déclaré M. Akiwumi. « La communauté internationale doit porter une attention accrue aux engagements pris envers les PMA ».
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