Les 22, 23 et 24 mars 2018 a eu lieu le 12ème sommet mondial des comités d’éthique et bioéthique à Dakar (Global Summit of National Ethics/ Bioethics Committees). Plus de 200 représentants des comités d’éthique et de bioéthique nationaux de 100 pays, des membres d’organisations internationales telles que l’OMS, l’UNESCO, ainsi que des représentants du gouvernement sénégalais ont participé au sommet dont le thème était : " Bioéthique, Développement durable et Sociétés ".
Ce sommet, qui a lieu tous les deux ans, est la rencontre internationale la plus importante des comités d’éthique et bioéthique nationaux, au cours de laquelle des questions bioéthiques et relatives aux sciences de la vie sont abordées. L’objectif est de traiter les problèmes éthiques dans leur aspect global, de créer un forum d’échange d’opinions, et de permettre une discussion sur des questions touchant au domaine de la santé et aux activités de recherche au niveau international et régional.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, qui présidait la cérémonie d’ouverture du sommet, a rappelé l’importance du rôle des « Comités Nationaux de Bioéthique, des instances hautement stratégiques dans l’éclairage des décisions de politiques publiques », qui permettent un débat interdisciplinaire et indépendant sur les questions sociales tout en tenant compte du pluralisme moral.
Le Sommet a permis aux CNB d’échanger sur les lacunes en terme d’espace de réflexion bioéthique dans leur pays, des faiblesses institutionnelles et de la difficulté à faire la translation entre les considérations bioéthiques générales et les contextes locaux. La formation de base ou le renforcement de capacités des membres des comités par des modules d’autoformation en matière d’éthique de la santé, un accompagnement et des appuis financier et technique pour les comités faisaient également partie des attentes exprimées par les participants.
Répondre à ces besoins aidera les pays à construire des infrastructures éthiques solides qui peuvent aider les sociétés et les décideurs à mener des analyses éthiques pour soutenir la prise de décision compatible avec les défis pratiques, sociaux et politiques soulevés par le fardeau de la maladie et les disparités dans l’accès aux soins et ceux soulevés par les nouvelles technologies et les progrès médicaux.
Pour la présidente du comité de pilotage du sommet, docteur Aïssatou Sarr, « il s’agit de ce que nous voulons pour le futur et pour nous-mêmes, quels doivent-être nos comportements pour qu’ils correspondent aux valeurs morales de ce monde ».
Les représentants de l’UNESCO ont, pour leur part, souligné l’importance de « renforcer le débat international sur les questions éthiques. Le développement des coopérations scientifiques transfrontalières exige de plus en plus une réflexion internationale au sujet des opportunités et des risques de la recherche ».
Depuis 2000 l'UNESCO assure le secrétariat permanent du Sommet mondial, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé. L’Organisation a également coprésidé les séances de travail relatifs aux consultations des différentes régions géographiques. L’UNESCO a également organisé une session de formation de ses partenaires sur l’importance des CNEB et tenu d’importantes rencontres avec différentes partie-prenantes.
Le prochain sommet est prévu à Lisbonne, au Portugal, en 2020. L’idée d’une conférence internationale en Afrique sur l’éthique et la bioéthique a été aussi soulevée pour mieux sensibiliser les décideurs publics du continent.
Communiqué de l'UNESCO (1078 hits)