Anthropocène, technosphère, grande accélération, sixième extinction – voici quelques notions qui font couler beaucoup d’encre, à la fois dans les médias et dans la littérature scientifique. Mais que signifient-elles au juste ? Et, pour commencer, qu’entend-on précisément par Anthropocène ? Quelle est sa portée scientifique, éthique et politique ? Le terme a été forgé pour désigner une nouvelle époque géologique dans laquelle nous serions entrés, à la suite des modifications significatives de l'écosystème terrestre provoquées par l’homme (anthropos).
En effet, nous sommes témoins de la disparition d’espèces animales et végétales d’une ampleur inégalée depuis que l’homme existe. La technosphère – c’est-à-dire l’ensemble des matériaux technologiques que nous utilisons, ou avons utilisés et jetés – a atteint une masse de 30 000 milliards de tonnes. Le changement climatique affecte tous les aspects de notre vie, y compris la sécurité, particulièrement dans les régions les plus vulnérables du monde.
Certains considèrent cette nouvelle époque comme la conséquence d’un système capitaliste irresponsable et préfèrent lui donner le nom de Capitalocène. D’autres voient dans l’humanité une force géologique capable de conduire à la sixième extinction plus rapidement qu’on ne le croit. Le concept a suscité plus d’une controverse.
Face au discours catastrophiste qui inquiète l’opinion, le Courrier fait appel à des scientifiques de tous bords pour porter, dans son Grand angle, un regard informé sur la question. Ils sont géologues, biologistes, politologues, sociologues, économistes, historiens… Ils viennent d’horizons géographiques et culturels différents. Ils s’expriment sans jargon. Mais si une boussole s’avérait nécessaire, un lexique facilite la lecture...
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