A l’ouverture du segment ministériel du Forum politique de haut-niveau sur le développement durable, deux hauts responsables de l’ONU ont exhorté les Etats à redoubler d’efforts pour réaliser les 17 Objectifs de développement durable (ODD) qu’ils se sont fixés.
A 12 ans de l’échéance des ODD, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU Amina J. Mohammed et le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies Miroslav Laj%u010Dák ont souligné que les efforts déployés sont au ralenti et que de nombreux défis persistaient.
Entre 2015 et 2016, le nombre des malnutris est passé de 777 millions à 815 millions, a alerté Amina J. Mohamed, ajoutant que la pauvreté est devenue urbaine et que les jeunes ont trois fois plus de chance d’être au chômage que les adultes.
Pour Miroslav Laj%u010Dák, les gains réalisés, contre l'extrême pauvreté, n'ont pas profité à tous. « Dans certaines parties du monde - en particulier en Afrique subsaharienne - les gens vivent encore dans des conditions que la plupart d'entre nous ne pouvaient même pas imaginer », a-t-il dit.
Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que des personnes meurent encore de maladies qui peuvent être soignées ou prévenues, que des enfants ne reçoivent toujours pas une éducation de qualité, et que de nombreuses femmes et filles restent exclues ou opprimées.
L’accès à l’assainissement reste encore hors de portée pour des millions de personnes, a rappelé Mme Mohammed. En 2018, une personne sur six n'a toujours pas accès à l'eau potable. « Cela signifie que, chaque minute, un enfant meurt d'une eau contaminée, ou d'une mauvaise hygiène ou d’un (manque) assainissement », a dit M. Laj%u010Dák.
La Vice-Secrétaire générale a déclaré que le taux de progrès dans l’accès à l’énergie renouvelable n’est pas assez rapide. En Afrique, plus de 250 millions de personnes n’ont pas d’accès à l’énergie propre pour la cuisson. « Et, il est presque difficile de croire qu'aujourd'hui - à l'ère numérique - il y a encore des gens (près d'un milliard) sans électricité dans leurs maisons », a dit le Président de l’Assemblée générale.
Recul des efforts pour lutter contre le changement climatique
Et l’urgence climatique ne fait rien pour arranger les choses. La planète connait toujours un déclin alarmant de la biodiversité, une hausse du niveau de la mer et un accroissement de l’érosion côtière, des conditions météorologies extrêmes, ainsi qu’une augmentation de la concentration des gaz à effet de serre, a alerté Mme Mohamed. « La planète fond, littéralement », a dit M. Laj%u010Dák rappelant que 2017 a été l'une des trois années les plus chaudes enregistrées et déplorant un recul des efforts pour lutter contre le changement climatique.
Dans leur réalisation des ODD, le Président de l’Assemblée générale a appelé les Etats à développer une approche transversale et plus inclusive en impliquant davantage de femmes, de jeunes, le secteur privé, la société civile et les acteurs régionaux. La Vice-Secrétaire générale s’est félicitée de voir que les villes, les autorités locales et régionales et les acteurs du secteur privé, qui ont une grande influence sur la vie de tous les jours des populations, ont adhéré aux Programme de développement durable à l’horizon 2030.
La Vice-Secrétaire générale et le Président de l’Assemblée générale ont déploré le manque de ressources consacrées à la réalisation des ODD.
« Nous n'avons pas assez d'argent pour atteindre nos objectifs », a alerté Miroslav Laj%u010Dák, soulignant que l’engagement des Etats « n’est pas suffisant ». « Nous devons investir pour obtenir des résultats concrets palpables des Objectifs de développement durable », a pour sa part déclaré Mme Mohammed.
Le Président de l’Assemblée générale a de nouveau exhorté les gouvernements à être plus créatifs et proactifs dans le financement des ODD. « Nous devons voir des résultats sur le terrain », a renchérit M. Laj%u010Dák. « Nous n’avons pas de temps à perdre ».
[ODD2030]
Communiqué de l'ONU (1138 hits)