La Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 24) a organisé mardi 4 décembre une session de haut niveau pour lancer huit jours d'événements et de dialogues ciblés sur l'action mondiale pour le climat, visant à créer des passerelles entre les délégués gouvernementaux et les acteurs non-Parties, publics et privés, dans la réponse mondiale au changement climatique.
L'événement, qui a été marqué par la participation du Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, du Président de la COP24 Micha%u0142 Kurtyka et de la Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques Patricia Espinosa, a souligné la nécessité d’une coopération entre acteurs étatiques et non étatiques, se renforçant mutuellement, et d’une importance capitale, si le monde veut maintenir le cap vers le but de 1,5°C fixé dans l'Accord de Paris.
Les intervenants ont traduit leurs paroles en actes, notamment Ralph Hamers, CEO d'ING, qui a annoncé une collaboration financière historique avec BBVA, BNP Paribas, Standard Chartered et la Société Générale pour mesurer l'alignement climatique de leurs portefeuilles de prêts, dans le but de les mettre en conformité avec l'Accord de Paris. Concrètement, les banques - qui disposent d'un portefeuille de prêts d'un montant total de 2,4 billions d'euros dans toute une série de secteurs - ont signé une lettre d'engagement qui promet de financer le changement et de rendre ce portefeuille de prêts hypothécaires positif sur le plan de l'énergie.
De cet engagement, M. Hamers a déclaré : « Cela montre que les banques sont de plus en plus disposées à prendre des mesures audacieuses nécessaires pour jouer notre rôle dans la réalisation d'une économie faible en carbone. »
Pour soutenir cet effort pour établir des passerelles, la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé 200 000 livres sterling pour le Partenariat de Marrakech pour l’Action climatique mondiale, afin d'encourager la collaboration entre le gouvernement, les entreprises et la société dans son ensemble pour réduire immédiatement les émissions et accroître la résistance aux répercussions du changement climatique.
Dans son allocution d'ouverture le matin, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a parlé du thème central de l'événement, Adopter le multilatéralisme inclusif : « Seules des réponses mondiales peuvent résoudre des problèmes mondiaux. Le multilatéralisme inclusif est la voie à suivre, mais il doit s'adapter pour relever les défis mondiaux auxquels nous sommes actuellement confrontés. Nous avons maintenant besoin d'un multilatéralisme en réseau. »
Dr. Mae Jemison, la première femme afro-américaine dans l'espace, s'est jointe au Secrétaire général a tiré la sonnette d’alarme en déclarant aux délégués rassemblés : « Nous devons réagir concrètement et nous avons besoin d'espoir. La terre n'a pas besoin de nous, mais nous avons besoin de la terre. »
Après ces remarques, présidées par le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, et le président de la COP24, Micha%u0142 Kurtyka, la session est passée à une deuxième étape, dans la plénière principale pour des conversations animées par l'explorateur Bertrand Piccard, qui a animé une discussion sur l’impératif et les perspectives d’une action climatique mondiale, avec la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, le PDG de Dalmia Cement Mahendra Singhi, le PDG d'ING Ralph Hamers et la représentante des peuples autochtones Hindou Oumarou Ibrahim.
La première ministre Sturgeon a reconnu l'impératif d'une transition juste, d'une dépendance actuelle des sociétés à l'égard des combustibles fossiles vers un avenir climatiquement neutre : « Nous avons la responsabilité morale de faire ce que nous pouvons pour prévenir et atténuer les effets du changement climatique mondial. C'est la raison pour laquelle nous avons créé la Commission pour une transition juste afin de démontrer qu'il n'y a rien à craindre mais tout à gagner de cette transition vers une économie sobre en carbone. »
Avant la clôture de l'événement, les champions de haut niveau pour le climat, le Fidjien S.E. le Ministre Inia Seruiratu et l'Envoyé spécia, le polonais M. Tomasz Chruszczow, ont souligné le rôle central que doit jouer l'action climatique mondiale dans le renforcement des mesures nationales.
Le Ministre Inia Seruiratu a déclaré : « Le message en faveur d'une action urgente a été celui lancé tout au long de 2018 - par toutes les parties prenantes, de toutes les régions, mais plus particulièrement par nous dans les régions vulnérables et les petits États insulaires en développement. Nous construirons la vision de demain pour un monde à émissions nettes zéro et des sociétés résilientes. »
Des déclarations finales, dans l'esprit d’une collaboration entre États et non États, ont été faites par les Parties, à savoir l'Union européenne, Sainte-Lucie, la Palestine et le Japon.
[CdP24-climat]
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