La FAO, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial, vient de publier un rapport sans appel : 30 pays risquent de sombrer dans une crise alimentaire suite au Covid.
Ils sont 9 pays d’Amérique centrale et du sud (Haïti, Honduras, Guatemala, Salvador, Nicaragua, Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela), 15 d’Afrique (Sierra Leone, Liberia, Burkina Faso, Mali, Nigeria, Niger, Cameroun, Centrafrique, RDC, Zimbabwe, Mozambique, Soudan, Sud-Soudan, Ethiopie, Somalie) et 6 d’Asie (Liban, Syrie, Irak, Yémen, Afghanistan, Bangladesh).
Selon la Banque mondiale, le Covid vient d’amorcer la plus grande récession économique depuis la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, 100 millions de personne seront poussés vers de l’extrême pauvreté et l’insécurité alimentaire aigüe, la forme de faim la plus élevée, va augmenter dans de nombreux Etats.
Le rapport de la FAO considère que cinq conséquences au Covid vont conduire à une augmentation de la faim dans le monde :
- Diminution du pouvoir d’achat. Près de 400 millions d’emplois à plein temps vont disparaître, cela représente 14% du temps de travail total dans le monde.
- Diminution de la nourriture. Le Covid a profondément affecté les cycles de productions et de distributions des denrées alimentaires.
- Diminution des capacités des autorités pour aider les populations dans le besoin.
- Augmentation de l’instabilité politique. Entre autres, au 1er juillet dernier, 67 Etats et territoires ont vu leurs élections être reportées.
- Augmentation des conflits et risques de conflits.
Le rapport fait également des observations régionales. En Amérique latine et aux Caraïbes, la faim augmente depuis quelques années. Cela est dû à une augmentation de la pauvreté et non un manque d’accès à la nourriture. Le taux de pauvreté est actuellement de 30,3% mais pourrait atteindre 37,2% en raison du Covid.
En Afrique de l’Est, avant, le Covid, 27,6 millions de personnes souffraient déjà de faim aigüe. Toutefois, le Covid a augmenté le prix des denrées alimentaires. De plus, des épisodes d’inondations et une épidémie de criquets ravageurs, la plus grave depuis 25 ans, ont fortement aggravé la situation.
En Afrique de l’Ouest, le nombre de personne étant dans une situation de faim aigüe, pourrait passer de 12 millions en décembre dernier, à 19 millions. Le Covid a malheureusement frappé au moment de la saison creuse.
En Afrique australe, en 2019, le plus gros pic de faim aigüe avait déjà été atteint pour cette région. Cela est notamment dû à des pluies moins abondantes depuis quelques années. Le Covid ne va faire qu’accentuer les phénomènes déjà existant, tout en sapant les capacités des autorités publiques.
En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le Covid a fragilisé les plus petits commerces, provoquant une augmentation du prix denrées alimentaires, ce qui à son tour, augmente l’inflation.
Le rapport se conclut par quelques propositions :
- Maintenir voire augmenter le niveau d’assistance
- Adapter l’assistance au Covid et les modes de financements aux particularités régionales
- Maintenir les chaînes de nourritures en agissant aux endroits qui se sont fragilisés
- Soutenir les gouvernements dépassés par la crise
- Soutenir les minorités qui pourraient être oubliées par les pouvoirs centraux
- Obtenir de nouvelles données et renouveler la manière avec laquelle elles sont obtenues, afin de baser les actions sur celles-ci
- Proposer des systèmes inclusifs afin de ne pas participer à l’augmentation des tensions
- Coordonner les actions entre tous les acteurs investis dans cette cause
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