Par Isaëlle Lemay, étudiante au baccalauréat en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke
Le 20 novembre 2017, deux jeunes entrepreneur(e)s, Myriam Lachance et Marc Hébert, se sont confiés au journal Le Soleil au sujet de leur nouveau plan de carrière. En effet, les entrepreneur(e)s ont mis de côté leurs emplois pour se dédier à la fondation du « Haricot Magique », une épicerie coopérative de style « zéro déchet ». Le projet s’est concrétisé et la boutique a désormais pignon sur roue dans Saint-Roch, l’un des quartiers de Québec.
Avec des emplois stables tels que dessinatrice industrielle et ex-directeur de produits dans une entreprise informatique, pourquoi un tel changement professionnel?
Ayant de plus en plus de popularité au Québec, les épiceries dites « zéro déchet » sont nombreuses à ouvrir leurs portes. Mais qu’est-ce qu’une épicerie sans déchet? Il s’agit d’une épicerie qui offre des denrées en vrac, ce qui permet à la clientèle de choisir parmi une grande variété de produits, mais également la quantité de leur choix. Pour acheter les produits désirés, il faut seulement amener un contenant propre, sans cassures/fissures et accompagné d’un couvercle. Il faut le peser vide à l’arrivée, puis le reposer à la sortie pour connaître le prix exact de la quantité choisie.
Par exemple, pensez aux nombreux emballages retrouvés dans des épiceries à grande surface. De plus, pour la grande majorité de ces épiceries, les produits offerts sont le plus possible locaux, biologiques et équitables. Ces épiceries « zéro déchet » offrent de nombreux bénéfices pour l’environnement. Par exemple, comme il a été mentionné-ci haut, elles permettent de diminuer les nombreux emballages superflus. Par contre, il y a d’autres bons coups pour l’environnement tels que favoriser les produits locaux, ce qui permet de minimiser la pollution engendrée par le transport des aliments en plus d’encourager les producteurs estriens et québécois.
Comment expliquer qu’il y ait de plus en plus d’épiceries sans déchet partout au Québec? D’abord, ce type d’épicerie s’adressent principalement à une clientèle prête à adopter de nouvelles habitudes de consommation. En premier lieu, qu’on le veuille ou non, les épiceries « zéro déchet » imposent certaines contraintes aux consommateurs en ce qui a trait aux variétés offertes, par exemple les sortes de riz. Au lieu d’en offrir une vingtaine comme dans les épiceries à grande surface, les épiceries en vrac vont offrir une variété limitée. Il s’agit de faire des choix et ainsi changer progressivement les habitudes alimentaires des consommateurs. Les épiceries zéro déchet ont un autre avantage : comme il est possible d’acheter en plus petites quantités, les consommateurs sont à même d’éviter le gaspillage. Il est à noter que, selon RECYC-QUÉBEC, « près de 40% des aliments étaient gaspillés au Canada en 2015, ce qui représente une valeur de plus de 31 milliards de dollars, et 47 % de ces pertes proviennent du consommateur » (CAILLOU, 2016).
Plus concrètement, le projet du Haricot magique a nécessité un investissement de quelque 125 000$. Par contre, les deux entrepreneur(e)s ont reçu l’aide de trois bailleurs de fonds, dont fait partie la Caisse d’économie solidaire (RICARD-CHÂTELAIN, 2017). L’ouverture du Haricot Magique de Myriam Lachance et Marc Hébert devrait a eu lieu cet été.
Plusieurs épiceries du même genre existent à travers le Québec, qu’il s’agisse du LOCO à Montréal, du Silo à Sherbrooke ou encore de La Récolte à Québec.
RICARD-CHÂTELIN, BAPTISTE, « Tout lâcher pour le Haricot Magique! », Le Soleil, 20 Novembre 2017, [En ligne], https://www.lesoleil.com/actualite/environnement/tout-lacher-pour-le-haricot-magique-7986271c9e156007ad9ea05dada18d89, Page consultée le 22 novembre 2017.
RADIO-CANADA, « La nouvelle ère des épiceries en vrac « Zéro déchets », 1er Juin 2017, [En ligne], http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1037131/epiceries-vrac-zero-dechet, Page consultée le 22 novembre 2017.
CAILLOU, Annabelle, « Les épiceries zéro déchet font une percée à Montréal », Le Devoir, 7 novembre 2016, [En ligne], http://www.ledevoir.com/societe/consommation/484047/consommation-responsable-les-epiceries-zero-dechet-font-une-percee-a-montreal, Page consultée le 23 novembre 2017.
Crédit photo : Le Soleil
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