Coopération franco-tunisienne dans le domaine de la maîtrise de l'énergie
Un accord de coopération entre l'ANER (Agence nationale des énergies renouvelables) et l'ADEME vient d'être signé pour promouvoir en Tunisie la Maîtrise de l'Energie, les énergies renouvelables et les technologies propres.
Michèle Pappalardo, la présidente de l’ADEME, s’est rendue en Tunisie à l’occasion de la deuxième Université Méditerranéenne d’Eté (UMET) qui s’est tenue à Carthage les 22 et 23 septembre 2003.
Cette manifestation, qui avait pour thème " Energie et développement durable en Méditerranée : enjeux, risques et stratégies ", vise à poursuivre les réflexions en cours sur l’énergie dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen au moment où les marchés énergétiques sont en pleine évolution.
A l’occasion de la session d’ouverture, aux côtés du secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie et de l’énergie chargé du développement industriel, Khélil Lajimi, la présidente de l’ADEME s’est adressée à un public de décideurs du secteur de l’énergie, de cadres dirigeants et d’universitaires venus des pays du pourtour méditerranéen. Après avoir rappelé les enjeux liés au développement durable dans la région - une population du sud de la région méditerranéenne qui devrait passer de 240 millions d’habitants en 2000 à plus de 350 millions en 2025 et une consommation qui passera de 820 millions de tep à 1350 pendant la même période sur l’ensemble du bassin méditerranéen – Michèle Pappalardo a mis l’accent sur la nécessité d’une politique de développement durable dans la région. Elle tout particulièrement insisté "pour que Johannesburg et ses acquis soient pris en compte dans les choix énergétiques, en particulier dans la perspective de la zone de libre échange qui se profile à l’horizon 2010 ". Enfin, la présidente de l’ADEME a confirmé tout l’intérêt que son agence porte au partenariat régional, que ce soit à travers ses actions au sein de l’association des agences méditerranéennes de maîtrise de l’énergie (MEDENER) ou dans le cadre des travaux du forum euro-méditerranéen de l’énergie auxquels elle contribue.
Cette participation à l’UMET a surtout été l’occasion pour Mme Pappalardo de signer un accord de coopération le 22 septembre 2003 avec le directeur général de l'ANER (Agence Nationale des Energies Renouvelables), Mohamed Ezzedine Khalfallah. Il intervient au moment où la Tunisie, pays importateur net d'énergie depuis 1992, a récemment décidé une relance de sa politique de maîtrise de l'énergie.
Selon le texte de l'accord, la coopération portera sur "les questions relatives à la maîtrise de l'énergie et concernera notamment les énergies renouvelables, les études et la planification énergétiques, l'utilisation rationnelle de l'énergie ainsi que la formation".
L'assistance française à la politique tunisienne se traduira par la définition et le montage de projets et programmes de maîtrise de l'énergie, leur mise en œuvre et leur pilotage, y compris les projets pouvant faire appel aux mécanismes de développement propre mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto. L'accord prévoit aussi le soutien à la recherche de fonds bilatéraux et multilatéraux, à la définition de mécanismes de financement de programmes et à leur mise en place.
Enfin les partenariats entre universitaires, laboratoires, bureaux d'étude, ainsi que les projets d'investissement en Tunisie auprès des opérateurs économiques français seront encouragés.
Ce document consolide ainsi des relations déjà anciennes qui prévalaient entre les deux organismes. Créée en 1986, l'Agence Tunisienne a en effet bénéficié dès son démarrage de l'assistance technique française pour mettre en place son organisation, établir ses procédures mais aussi former et orienter ses cadres. La Tunisie a ainsi été le premier pays sud méditerranéen à se doter d'une telle agence et d'une politique de maîtrise de l'énergie.
De nombreux projets ont déjà été réalisés dans le cadre du partenariat entre les deux agences, notamment sur les thèmes de la communication, de la certification énergétique, des équipements électroménagers, de la construction bioclimatique, de la gestion de l'énergie dans les hôpitaux ou du développement de l'énergie solaire.
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