Projet de recherche financé par le Conseil de l'Université Ibn Zohr d'Agadir, Maroc et élaboré par l'Equipe de Recherche en Droit et Politiques Publique, Département du Droit, Faculté de Droit d'Agadir en partenariat avec le Centre Nord-Sud de Recherche en Sciences Sociales (NRCS).
Responsables du projet:
Description du Projet:
L'agriculture continue de jouer au Maroc un rôle indispensable en tant que moteur de développement économique (exportations, sécurité alimentaire, inputs pour le secteur industriel), social (pourvoyeur d'emplois et de revenus) et même politique (gage de stabilité sociale). Toutefois, l'agriculture telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui ne permet ni le maintien de la durabilité des ressources naturelles ni la promotion de l'équité sociale, d'où le risque d'une défaillance rendant les rôles joués par l'agriculture loin des objectifs escomptés [...]
Pour relever les défis posés, la problématique du développement agricole durable s'impose actuellement comme une priorité stratégique nationale visant à la fois le développement économique, le progrès social, la lutte contre la pauvreté, et la durabilité globale du développement et des structures économiques et productives nationales. En effet, il est de plus en plus admis qu'aucune modernisation sérieuse du secteur agricole ni un développement économique et humain global n'est possible sans cette stratégie [...]
Dans le même ordre d'idées, on soutien à présent que la bonne gouvernance est particulièrement importante pour instaurer un cadre favorable à la mise en oeuvre de toute stratégie de développement durable. Il en va de même pour l'agriculture qui souffre souvent de deux faiblesses majeures: d'une part, les problèmes de gouvernance sont particulièrement aigus dans les pays à dominante agricole; et d'une autre part, les institutions agricoles sont souvent faibles par rapport aux institutions d'autres secteurs. Il faut ajouter aussi que les pays dans lesquels l'agriculture est un secteur important - à l'instar du Maroc - ont souvent les résultats les plus faibles en termes de gouvernance. De plus, celle-ci tend à être la plus faible lorsque le secteur public est le plus nécessaire pour la mise en oeuvre du développement agricole.
Néanmoins, tous les espoirs sont actuellement permis, car la plupart des pays, y compris le Maroc, attache désormais de l'importance à la gouvernance. La démocratisation, la décentralisation, la participation de la société civile, la réforme de la gestion du secteur public et la maîtrise de la corruption sont susceptibles d'ouvrir des possibilités impressionnantes pour des progrès considérables dans ce domaine. En d'autres termes, toute une série d'approches de la réforme de la gouvernance peut soutenir une stratégie visant à mettre l'agriculture au service du développement durable, notamment la réorganisation des rôles et des compétences dans le Ministère de l'agriculture et le renforcement de la décentralisation et des rôles de la société civile et du secteur privé. Tout l'enjeu consiste à recenser les approches compatibles avec la situation du pays et celles qui sont politiquement réalisables.
De toute manière, les questions politiques du développement agricole durable sont irrémédiablement entachées de conflits d'intérêts et mettent en évidence l'existence d'une multiplicité de valeurs et de points de vue irréductibles. En termes de procédures de prise de décision, il n'existe pas de manière standardisée pour aborder de telles questions et l'application d'un processus d'expertise de type traditionnel ne peut suffire. Ce constat indique le besoin de mise en place de processus participatifs multi-acteurs pour la gouvernance dans ce domaine. S'ils s'inscrivent dans un processus large et dynamique de gouvernance, de tels arrangements rationnels peuvent favoriser la construction collective et rationnelle de normes sociales, ainsi que l'élaboration de politiques de développement agricole durable effectives. La délibération entre acteurs est non seulement possible, mais elle est aussi toujours susceptible d'améliorations. A cet égard, le %u2018%u2018développement durable'' fournit un cadre conceptuel et pratique unique pour la mise en place de nouvelles formes de gouvernance participative, car les besoins et les possibilités de la durabilité en relation avec l'agriculture ne peuvent être identifiés et réalisés que par les acteurs eux-mêmes.
Ainsi, la complexité, l'incertitude, les grandes échelles spatiale et temporelle, l'interrelation complexe entre des niveaux multiples, le caractère diffus des responsabilités et des impacts, sont autant de caractéristiques qui demandent des processus de prise de décision souples, dynamiques, proactifs, orientés vers le long terme, permettant la gestion de conflits parfois ancrés dans une irréductible pluralité de valeurs, et facilitant l'intégration progressive d'informations de nature très différentes.
Objectifs :
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