Le Gouvernement mauricien a décidé, dans un souci d'économie d'énergie d'introduire l'heure d'été au mois d'octobre de cette année. L'heure d'été, soit une heure en avance sur l'heure normale, sera alignée sur celle des Etats Unis et l'Europe. L'objectif est l'économie d'énergie et les autorités mauriciennes estiment qu'il est possible d'économiser 20,000 tonnes de produits pétroliers dans la production de l'électricité, grâce à l'introduction de l'heure d'été. Cependant, cette décision ne semble pas faire l'unanimité. Les sociétés de services informatiques et les centres d'appel installés à Maurice ne voient pas d'un bon oeil cette mesure gouvernementale. Les plages horaires de travail synchronisé avec les pays clients, comme la France et la Grande Bretagne, iraient en diminuant 6 mois par an et affecteraient les affaires des entreprises concernées. Aussi certains membres de la communauté scientifique sont sceptiques sur l'économie envisagée dans la mesure où aucune étude ou consultation n'a eu lieu avec les acteurs concernés.
L'heure d'été ne doit pas être perçu tout simplement comme une mesure d'économie d'énergie. Elle doit s'insérer dans une stratégie de développement durable. Dans ce contexte, il est impérieux que les coûts sociaux et écologiques soient évalués quantitativement et qualitativement. Toute bonne mesure technocratique risque d'être un échec s'il n'y a pas consultation, dialogue, sensibilisation et l'éducation. D'où la nécessité pour Maurice de définir une stratégie de développement durable dans une approche multi-acteur. Au cas contraire, l'application de l'heure d'été dans un petit État insulaire tropical risque d'être un leurre.
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