En dix ans, pas moins de 3200 marins ont été pris en otage dont 500 ont été blessés et 160 tués, dans le cadre des actes de pirateries par des somaliens à partir de leurs bases du Puntland situées dans le Nord de la Somalie. Loin de diminuer, le phénomène gagne la zone territoriale des Seychelles.
A intervalle d'une semaine, le nombre de marins seychellois tenus en otages est passé à 10. La première prise d'otage a eu lieu sur un bateau taiwanais engagé dans des activités de pêche aux thons dans l'Océan Indien. Parmi les membres de l'équipage, on relève trois seychellois. Et la semaine dernière, c'était le tour d'un voilier, le 'Indian Ocean Explorer' avec ses sept membres de l'équipage, d'être capturé dans les environs de l'île Assomption et Aldabra. La prise d'otage s'était produite après que le voilier ait débarqué des touristes sur l'île Assomption et entamait son retour vers l'île principale, Mahé.
Les derniers évènements, dans la zone territoriale des Seychelles, démontrent que les pirates vont de plus en plus loin de leur base et par la même, illustrent la vulnérabilité des petits États insulaires en développement comme les Seychelles face aux pirates somaliens. Ayant très peu de logistiques maritimes et aériennes pour assurer la sécurité de son territoire maritime, les Seychelles se trouvent à la merci des pirates. Ce n'est pas le stationnement de quelques hommes sur certaines îles seychelloise qui va dissuader les pirates somaliens. Une stratégie régionale sous les hospices de la Commission de l'Océan Indien (COI) et en partenariat avec d'autres États riverains pourrait être une solution pérenne. D'ailleurs, sous l'impulsion des Seychelles, le Conseil des Ministres de la COI a pris une résolution le 4 février dernier, sur la piraterie maritime dans la région de l'océan Indien et du Golf d'Aden. La COI doit sérieusement réfléchir et agir sur ce problème. Il est nécessaire de mettre en place un système d'alerte rapide, des services de renseignements efficaces et des forces de dissuasion et d'intervention. Cependant, des initiatives très court terme, avec le soutien des pays comme l'Afrique du Sud, la France et l'Inde, pourraient contribuer à assurer la sécurité des activités économiques dans la zone COI, sinon ce sont les activités touristiques et de pêches des pays membres de la COI qui subiront les conséquences graves dans un proche avenir.
Les pirates somaliens ont attaqué plus de 130 navires marchands au large de la Somalie l'an dernier. La piraterie est devenue une activité lucrative et certains observateurs avancent le chiffre de 120 millions de dollars comme somme récoltée sous forme de rançon. La Somalie a sombré dans le chaos depuis le début d'une guerre civile en 1991 et dans ce contexte la piraterie somalienne ne peut être dissocié de la nécessité de parvenir à un accord de paix global.
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