Situé à 560 km à l'est de Maurice, Rodrigues constitue avec Maurice, Saint Brandon, Agaléga, Tromelin et les Chagos, l'Etat archipel mauricien. La seconde plus grande ile de l'archipel après Maurice, vient de célébrer ce 12 octobre 2012 les dix ans de son autonomie. Jadis considéré comme le dixième district de Maurice, Rodrigues est devenu autonome du point de vue politique à travers le 'Rodrigues Régional Assembly Act' du 21 novembre 2001. Ce processus d'autonomie s'est largement inspiré du cas de Trinité et Tobago qui est situé dans la Caraïbe.
Le statut d'autonomie avait permis pour la première fois une dose de proportionnelle dans le système électorale et la constitution d'une équipe gouvernementale locale avec à sa tête un Chef Commissaire Rodriguais agissant comme chef de gouvernement et de six autres commissaires responsables respectivement de différents domaines tel que l'économie, le sociale, la culture, la pêche et l'environnement.
Cependant comme toute jeune société démocratique et insulaire, la vie politique de Rodrigues a connu des hauts et des bas au cours de ses dix ans. Le processus de l'autonomie na pas été suffisamment planifié et préparé. Rodrigues avait pris beaucoup de retard en termes de développement. Il a fallu composer avec les ressources humaines et financières disponibles, les vulnérabilités naturelles tout en assurant la promotion d'une nouvelle culture de développement. Dix ans c'est peu pour donner une nouvelle impulsion au développement de l'ile avec ses défis comme assurer l'accès à l'eau potable, surmonter le déficit en terme d'infrastructures, maintenir et consolider l'accès à l'éducation, assurer le développement économique notamment dans le secteur agricole et pêche, et réduire l'exode de la population vers Maurice. Cependant, l'autonomie a permis à la démocratie locale de se consolider et aux Rodriguais de commencer à participer au développement de l'île.
Cependant Rodrigues a besoin d'une nouvelle culture de développement qui doit s'inscrire dans le cadre politique d'un Etat archipel. Car réussir l'autonomie de Rodrigues ne peut être que l'affaire des Rodriguais. Autonomisation est un long processus politique qui nécessite l'élaboration d'une nouvelle forme de partenariat entre Rodrigues et Maurice basée sur le particularisme de Rodrigues, la notion d'équité et la reconnaissance du Rodriguais comme citoyen à part entier à la République. Mais le développement de Rodrigues n'est pas simplement réduire le faussé entre Maurice et Rodrigues. Tout développement doit pouvoir répondre aux aspirations du peuple Rodriguais et adapté à la réalité insulaire de l'île. C'est à ce prix qu'on peut poser des nouveaux jalons pour un développement durable de l'Etat archipel.
En effet la réussite de l'autonomie politique et économique de Rodrigues dépend dans une grande mesure d'une nouvelle forme de gouvernance politique qui doit s'inscrire dans une démarche de remise en question des relations traditionnelles héritées de la colonisation. C'est dans ce contexte qu'il est nécessaire de poursuivre la réflexion autour du concept de multi-insularité dans le cadre de la République de Maurice
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