Troisième région du monde la plus touchée par les phénomènes naturels intenses, l’Indianocéanie a vécu plus de 50 catastrophes naturelles ces vingt dernières années, causant un coût de plus de 17 milliards de dollars aux économies régionales. Les études menées par la Commission de l’océan Indien (COI), financées par l’Agence française de développement, sur les effets du changement climatique dans la région confirment les tendances alarmistes observées ces trente dernières années. Une réalité inquiétante pour les pays de la région et leurs objectifs de développement.
Dans ce contexte et dans la continuité des efforts menés par ses Etats membres, la COI va se doter prochainement d’un plan d’action pour la mise en œuvre de sa stratégie régionale d’adaptation au changement climatique. Avec l’appui technique et le financement du programme Intra-ACP de l’Alliance Mondiale pour le Changement Climatique (financement de l’Union européenne), la COI disposera d’un outil opérationnel pour contribuer au niveau régional à la lutte contre les effets néfastes du changement climatique dans les territoires insulaires du sud-ouest de l’océan Indien. Identifier les vulnérabilités des États membres de la COI, les soutenir dans leur adaptation aux effets du changement climatique et dans la mise en œuvre de leur contribution déterminée au niveau national (INDC), tels sont les principaux objectifs de ce plan d’action, que l’organisation régionale prévoit de développer dès 2016 avec l’appui de ses partenaires financiers.
La transposition de la stratégie régionale de la COI face au changement climatique en un plan opérationnel vient confirmer les actions entreprises dans ce domaine par l’organisation. Les questions et les enjeux soulevés par le changement climatique font en effet l’objet d’un plaidoyer engagé de la part de la COI dans les différentes instances internationales au nom des pays insulaires de l’océan Indien et des Petits États Insulaires en Développement (PEID). Lors de la 3e Conférence internationale des Nations unies sur les PEID organisée aux Samoa en 2014, la COI s’est ainsi faite la porte-parole des intérêts insulaires de l’océan Indien et d’Afrique. L’occasion également de focaliser l’attention sur les problèmes spécifiques rencontrés par les PEID en raison de leur vulnérabilité particulière : sensibilité accrue au changement climatique et aux catastrophes naturelles, grande fragilité de leur biodiversité, forte dépendance aux ressources naturelles et marines, problèmes d’accès à l’énergie…
A la 3e Conférence internationale des Nations unies sur la réduction des risques de catastrophes en mars 2015 à Sendai, la COI a présenté son Programme de réduction des risques de catastrophes climatiques et naturelles dans la région du sud – ouest de l’océan Indien. Ce programme avait d’ailleurs été qualifié de « pionnier » et « visionnaire » par les partenaires de la COI, dont le chef de l’unité Aide humanitaire et Protection civile de l’UE qui estimait qu’il représentait « un modèle » pouvant être reproduit ailleurs.
Plus récemment, la COP21 à Paris fin 2015 a été marquée par la signature d’une déclaration commune entre la COI et l’Union européenne, reconnaissant la nécessité d’un traitement différencié des espaces insulaires.
Enfin, la COI s’inscrit dans la perspective des nouveaux Objectifs de développement durable des Nations unies adoptés en septembre 2015, et notamment son Objectif 13 qui vise à la mise en place d’actions urgentes pour combattre le changement climatique et ses effets.
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