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Haïti : Apports de populations locales à la réalisation de projets communautaires



  • P-au-P, 29 sept. 05 [AlterPresse] --- Des populations de plusieurs régions d’Haïti ont participé, de 2004 à 2005, à la mise en œuvre de projets financés à 75% par l’Union Européenne (UE), à travers la délégation de la Commission Européenne.

    Le Programmes de Micro-Réalisations (PMR), exécuté depuis plusieurs années dans les pays partenaires de l’UE, a permis de subventionner des projets élaborés par des associations et des organismes non gouvernementaux haïtiens.

    La réhabilitation de l’Ecole congréganiste « La Fraternité » à Cité Aux Cayes, Delmas 31 (Nord-Est de Port-au-Prince), la construction et la protection du Pont de Meyotte à Péguyville (Est de Port-au-Prince), et l’alimentation en eau potable des habitants de Jacquette à Kenscoff (Est de Port-au-Prince), ont été trois projets financés par l’UE dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et visités par une équipe de journalistes le 23 septembre 2005.

    Ces travaux de réhabilitation ont eu des impacts importants sur les populations, selon les informations recueillies sur place par l'agence en ligne haïtienne AlterPresse.

    « C’est une école vieille de 12 ans, nous avons commencé à fonctionner sous les arbres », a déclaré la religieuse française Monique Boutin, résidant en Haïti depuis 1980.

    A l’époque, « nos moyens étaient limités et aujourd’hui avec la subvention de la Commission Européenne et l’aide considérable de la population, nous avons construit cette école qui compte actuellement 326 élèves. Ce chiffre dépasse notre capacité, mais, vu la situation du pays, nous avons décidé d’accepter ce nombre », a-t-elle ajouté .

    L’école primaire « La Fraternité » n’est pas gratuite. Les enfants paient, chaque année, 1500 gourdes (environ 35 euros). Ils ont accès à la cantine scolaire.

    « Dans la construction d’une école communautaire, c’est la participation des bénéficiaires qui prime. L’aide d’autres secteurs vient après", a souligné la religieuse.

    12.000 hommes et femmes, à raison de 50 par jour, ont été mis au travail, dans le cadre de la réhabilitation du pont de Meyotte, financée en partie par l’UE. Les responsables du projet ont mis un point d’honneur sur le fait d'avoir collecté 25% des fonds prévus pour la réhabilitation du pont.

    « L’argent qui nous a été confié a été utilisé à bon escient", ont tenu à affirmer les bénéficiaires du projet.

    Les poids lourds ne sont pas autorisés à utiliser ce pont construit en béton armé. Toutefois, durant la journée du 23 septembre, un constat contraire a été fait par des journalistes.

    Le nouveau système d’adduction d’eau potable mis en place à Jacquette, petite localité de la commune de Kenscoff, est en partie l’œuvre de l’Association des Jeunes de Jacquette (AJJAC). .

    A Jacquette, la population faisait face à une pénurie d’eau potable. L’eau était généralement puisée dans des sources mal entretenues.

    Dans cette localité, les riverains sont privés de tout.

    « Notre communauté est livrée à elle-même », a précisé Dorisca Dany, responsable de l’AJJAC.

    « Déjà, nous entamons des travaux de construction de route en terre battue, et nous espérons trouver d’autres soutiens », a-t-il annoncé, en insistant sur l’encouragement manifeste des autorités municipales de Kenscoff.

    Au cours de la visite guidée du 23 septembre avec les journalistes, des représentants de la Commission Européenne ont fait part de la mise en œuvre prochaine d’autres projets, dont la protection du bassin versant de la Source Moreau à Léogâne (Sud de Port-au-Prince) et la construction de la route Belle Fontaine reliant la Voûte à la Croix-des-Bouquets (Nord-est de Port-au-Prince).
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