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Le thermomètre du changement climatique fête ses 50 ans.



  • C'est en mars 1958 qu'un jeune scientifique de la Scripps Institution of Oceanography, Charles Keeling, débutait une série de mesures hebdomadaires de la concentration en gaz carbonique de l'atmosphère à la station météorologique de Mauna Loa (Hawaï). La courbe des variations saisonnières et de l'accroissement des concentrations en CO2 est devenue depuis lors emblématique de l'impact anthropique sur le climat global.Le site de Mauna Loa,établi à 3400 mètres d'altitude sur un volcan d'Hawaï en 1957, avait été choisi en raison de son isolement. Les mesures réalisées antérieurement par Keeling suggéraient que la concentration atmosphérique en CO2 était relativement constante (315 ppm), mais le scientifique souhaitait confirmer cette hypothèse dans un site à l'abri de sources anthropiques et naturelles. Pendant près de cinquante années, le Dr. Keeling et ses collègues ont rassemblé des données régulières en utilisant le même appareil, basé sur le principe d'absorption infrarouge, le même phénomène responsable de l'effet de serre. A la suite du décès de son père en 2005, son fils Ralph Keeling, également affilié à la Scripps, a repris ses travaux.

    Dès les premières années de mesure, les données recueillies ont permis de soupçonner une augmentation régulière des concentrations (de l'ordre de 0,5 ppm/an), moins marquées toutefois que celle observée sur la station américaine de Little America sur la barrière de Ross en Antarctique (1,3ppm). Dès 1970, Charles Keeling en attribuait la cause à la combustion des énergies fossiles, confirmant ainsi, sur la base de ses données, une hypothèse formulée en 1896 par Svante Arrhenius.

    Le scientifique suédois, prix Nobel de chimie en 1903, conjecturait qu'une progression géométrique de la concentration en acide carbonique provoquerait une progression arithmétique des températures. Cette prédiction s'est avérée très voisine de celle formulée par l'IPCC. En revanche, Arrhenius pensait que ce doublement du CO2 n'interviendrait pas avant trois millénaires, tandis que l'IPCC pense que ce doublement surviendra au milieu du 21ème siècle, soit avant que la courbe de Keeling ne devienne centenaire.

    Source :

    BE Etats-Unis numéro 118 (4/04/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT -

    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53840.htm
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