Nature Québec se réjouit de voir que, dans son rapport publié aujourd'hui, le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) demande au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) de revoir les limites des quatre réserves de biodiversité projetées afin d'inclure des éléments (biophysiques, fauniques, paysagers ou culturel) d'intérêt. En effet, la ministre, madame Line Beauchamp, a rendu publiques les recommandations du BAPE concernant les réserves de biodiversité du lac des Quinze, du lac Opasatica, de la forêt Piché-Lemoine et du réservoir Decelles.
Dans son rapport, le BAPE souligne l'importance d'évaluer la possibilité de connecter la réserve de biodiversité du lac Opasatica et le secteur des montagnes de Kékéko. Pour Nature Québec, qui recommandait cette connexion, cette recommandation sert bien les intérêts de la conservation. En effet, la région située au nord-est du lac Opasatica comprend de nombreux éléments d'intérêt pour la conservation. Pour Mélanie Desrochers, co-responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec, " En reliant ces deux territoires, le MDDEP intégrerait la proposition citoyenne initiale située au pourtour nord-est du lac Opasatica, augmentant par le fait même l'adhésion au projet d'aires protégées et son acceptabilité sociale. "
Au-delà des recommandations concernant les limites des réserves, le rapport souligne plusieurs problèmes quant à la mise en place du réseau d'aires protégées, lesquels ont été soulevés à maintes reprises par Nature Québec. Notons que les avis du BAPE rejoignent les positions de Nature Québec quant à la nécessité de tenir des consultations publiques dès le début de la démarche de sélection des territoires, l'importance de la connectivité entre les aires protégées, et le fait que les petites aires protégées ne permettront pas de maintenir la biodiversité en forêt boréale où les perturbations naturelles sont importantes.
Finalement, le BAPE enjoint le gouvernement à démontrer son engagement envers la Stratégie québécoise sur les aires protégées (SQAP) et à soutenir le MDDEP dans ses négociations avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) pour la création d'aires protégées. Nature Québec avait soulevé le déséquilibre existant entre ces deux ministères, soit une prépondérance du MRNF, un ministère dont la vocation économique prévaut trop souvent sur sa mission de préservation des ressources naturelles, et qui limite trop souvent la taille et l'emplacement des aires protégées.
Nature Québec est d'avis que les lacunes soulevées dans les recommandations du BAPE montrent qu'il y a beaucoup de travail à faire pour un réseau d'aires protégées représentatif de la biodiversité québécoise et apte à la protéger, d'où l'importance de tenir compte lors de la sélection des territoires à protéger de certains principes reliés à la biologie de la conservation, tels la connectivité et l'intégrité écologique. En ce sens, Nature Québec tient à rappeler que certains territoires sont mal desservis par le réseau actuel d'aires protégées. Selon Charles-Antoine Drolet, vice-président de Nature Québec, " Il existe un déficit important en aires protégées dans le sud du Québec et en milieu marin. Ces territoires sont riches en biodiversité et, malheureusement, ils disparaissent à un rythme effarant. S'il veut un réseau représentatif de la biodiversité du Québec, le gouvernement doit donc aussi créer des aires protégées dans le sud du Québec et en milieu marin. ".
Source: Nature Québec
22/10/24 à 11h20 GMT