Les recherches menées sur la culture matérielle
ont depuis une vingtaine d'années largement interrogé les usages sociaux des
objets, en étudiant leur dimension économique, religieuse, politique ou
symbolique.
Pourtant, et de façon assez paradoxale si l'on
songe à la façon dont s'est déployé le champ des Gender Studies depuis les années
1970, la question de savoir si les objets ont un genre n'a jamais été posée en
tant que telle, pas plus que celle de savoir ce que le genre faisait aux
objets. C'est précisément sur ces questions que se sont penchés les auteurs de
cet ouvrage, qui ont souhaité interroger la production sociale des identités
sexuées en partant de la culture matérielle.
Ouvrage interdisciplinaire, Les objets ont-ils un
genre ? rassemble ainsi les contributions d'anthropologues, d'ethnologues, de
sociologues et de conservateurs de musées qui se sont appuyés sur l'étude d'un
ou d'une série d'objets (outils, vêtements, bijoux, ustensiles) pour examiner
comment et dans quelle mesure ces artefacts participaient à la construction des
identités sexuées. Cet ouvrage invite à cet égard à l'exploration des multiples
interactions entre culture matérielle et construction du genre, et ce, dans les
configurations sociales et culturelles contemporaines extrêmement diverses mais
toujours directement mises en lumière par la fabrication et l'usage de ces
objets.
Élisabeth Anstett est anthropologue, chargée de
recherche au CNRS et membre de l'IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire
sur les enjeux sociaux).
Marie-Luce Gélard est anthropologue, maître de
conférences à l'université Paris- Descartes et membre du CANTHEL (Centre
d'anthropologie culturelle).
Elisabeth Anstett, Marie-Luce
Gélard, Les objets ont-ils un genre ? Culture matérielle
et production sociale des identités sexuées, Armand Colin, 248 p., 25 euros.
EAN13 : 9782200277130