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Le conseil des ministres franco-allemand discute de l' " Airbus de l'énergie "



  • " L'Airbus de l'énergie ", mais qu'est-ce que cela signifie ? La formule a été pour la première fois utilisée par François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2014. Le chef de l'État a évoqué une " grande entreprise franco-allemande pour la transition énergétique en Europe, [...] un Airbus de l'énergie ". C'est un peu plus d'un mois après cette annonce, lors du conseil des ministres franco-allemands, ayant eu lieu à Paris le 19 février, que cette question a été à nouveau discutée.

     

    Malgré l'annonce de François Hollande, la collaboration franco-allemande sur la transition énergétique en Europe n'est pas acquise. Concernant le " paquet énergie-climat " en négociation actuellement à Bruxelles, les deux pays veulent la réduction des gaz à effet de serre, mais, Paris contrairement à Berlin, ne veut pas d'un tel objectif concernant les énergies renouvelables. De plus, l'Allemagne est beaucoup critiquée à Bruxelles, car au nom de la compétitivité, ses entreprises sont exonérées de la taxe visant à financer le développement européen de l'éolien et du solaire.

     

    Toutefois, il devient de plus en plus urgent que l'Europe se lance dans les énergies renouvelables. Mais pour cela, en plus de trouver une position commune, le vieux continent doit tirer les conclusions de ses échecs passés, en mettant en place un politique de transition énergétique accompagnée d'une nouvelle politique industrielle. Même si l'exemple du succès d'Airbus peut paraitre un peu démesuré, l'Europe doit veiller à ne pas reproduire les erreurs qui ont mené à l'effondrement de l'industrie européenne de l'énergie solaire.

     

    En effet, ces dernières années, de plus en plus de pays se sont mis à produire de l'énergie solaire. Les pays européens en ont bien sur fait partie. Toutefois, aucune politique européenne commune n'avait alors été mise en place. Conséquence de cela : les États européens, trop petits et dispersés se sont vu réduire en miettes par la concurrence chinoise.

     

    D'après un grand nombre d'experts, cette industrie des énergies renouvelables européenne devrait se baser sur l'éolien, et particulièrement sur l'éolien en mer. L'Europe est toujours le numéro un en matière d'éolien terrestre, mais ce leadership est aujourd'hui de plus en plus remis en question par les constructeurs américains et chinois. Concernant l'éolien en mer, c'est encore un marché peu développé avec des perspectives de croissance rapide. De plus, les entreprises européennes sont à la fois pionnières et leaders sur ce secteur.

     

    Toutefois, la création d'une telle industrie requiert la mise en place de moyens importants afin que les différentes entreprises européennes puissent avancer main dans la main, dans la bonne direction et ainsi rester leader dans ce domaine. Cela sera un des grands enjeux du conseil européen consacré à la définition des objectifs européens en matière de climat et d'énergie, devant avoir lieu à la fin du mois de mars.
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