Les maires et les conseillers municipaux réunis à Halifax exhortent le gouvernement fédéral à passer à l’action et à faire davantage pour lutter contre le plastique à usage unique.
Au congrès de la Fédération canadienne des municipalités qui s’est tenu à Halifax, les délégués ont voté en faveur d’une résolution demandant au gouvernement fédéral de développer une stratégie nationale en matière de lutte contre les déchets de plastique dans l’océan.
Comme la plupart des villes canadiennes, l’un des plus grands défis des villes néo-brunswickoises réside surtout dans la gestion des déchets et du recyclage.
Depuis que la Chine a imposé un moratoire sur l’importation de la majeure partie des matériaux recyclables, de nombreuses municipalités canadiennes se retrouvent avec des surplus de matières plastiques qui, dans bien des cas, se retrouvent au dépotoir.
Selon le maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, Jacques Demers, « Les régies de recyclage ne savent plus quoi faire de leurs produits présentement ».
M. Demers estime qu’il est grand temps pour les municipalités de prendre en main le recyclage de leurs déchets.
Par exemple, la Ville de Campbellton, au Nouveau-Brunswick, essaie de faire de son mieux avec les moyens dont elle dispose. Sa mairesse, Stephanie Anglehart-Paulin, explique qu’il n’y a pas encore de collecte de recyclage à domicile, mais qu’à l’insistance de la communauté, cela se fera dès 2019.
« Présentement, on a un gros bac. C’est public et il faut se déplacer », explique-t-elle. « On a eu beaucoup, beaucoup de demande pour le faire de porte à porte. C’est les enfants plus que d’autre chose qui nous le demandent, et on trouve ça important aussi pour eux. », explique-t-elle.
Alors que le Canada préside le sommet du G7 à Charlevoix les 8 et 9 juin, la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, essaie de convaincre les chefs d’État et de gouvernement d’adopter une « charte zéro déchet de plastique », qu’elle conçoit comme l’équivalent de l’Accord de Paris sur le climat, mais pour les océans.
Les municipalités pourraient être appelées à jouer un grand rôle pour atteindre de tels objectifs, si elles ont la volonté de renoncer localement au plastique à usage unique.
« Zéro déchet, c’est idéaliste », pense Charles Fournier, conseiller municipal à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, mais considère que c’est la direction dans laquelle les communautés doivent s’engager. « Faut commencer quelque part », reconnaît-il.
Le premier vice-président de la FCM et conseiller pour la municipalité régionale de Halifax, Bill Karsten, a indiqué que le moment pour tenir ce vote n’aurait pas pu être mieux choisi puisqu’il s’est déroulé moins d’une semaine avant le sommet du G7 à Charlevoix durant lequel la question des déchets en mer sera abordée.
Jagmeet Singh, leader du nouveau Parti démocratique (NPD), qui a assisté à la conférence, a exhorté les municipalités à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Dans son allocution, M. Singh a déclaré devant une salle pleine à craquer que les municipalités devaient investir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et lancer des programmes faisant la promotion de solutions de rechange écologiques.
Jagmeet Singh estime que le Canada devrait emboîter le pas aux pays ayant interdit les plastiques à usage unique afin de diminuer les déchets en mer.
Il faut préciser que 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans chaque année.
Sources : Radio-Canada
22/10/24 à 11h20 GMT