Quelles voies pour s'inscrire dans le développement durable ?
Il n'y a pas de voie unique mais on peut distinguer deux grandes sortes de démarche. Il y a tout d'abord la voie des référentiels et normes transnationales qui se réclament du développement durable et qui, sous la forme de cahiers des charges et de labels certifiés, viennent opérer de nouvelles régulations du commerce des produits agricoles, aquacoles ou forestiers. Il y a aussi la voie des constructions collectives à l'initiative des acteurs locaux qui visent à donner un contenu propre au développement durable tout en fortifiant leurs associations par des constructions collectives.
En aquaculture, où une part importante des produits sont exportés (saumon, crevettes, panga), les initiatives des grandes ONG comme le WWF avec ses " dialogues " et son projet de " stewardship " ou encore celles de grandes associations comme la Global Aquaculture Alliance ou le GlobalGap sont de la première catégorie et elles vont certainement peser lourd dans les échanges internationaux. Mais des initiatives émergent aussi du terrain, à des échelles plus modestes, régionales et locales, pour imaginer un développement durable à la fois plus proche et plus large tout en tenant compte des référentiels en marche. Ce type de démarche permet ainsi de réviser les pratiques de production au sein des exploitations mais aussi de prendre en compte des interactions plus larges à l'échelle des écosystèmes et des communautés sociales et faciliter ainsi son intégration territoriale. C'est une démarche de ce type que propose le Guide de co-construction d'indicateurs de développement durable en aquaculture qui vient d'être édité par le groupe de recherche EVAD dans la cadre de l'ANR, Agence Nationale de la Recherche.
Le document expose en détail les différentes étapes de la démarche et les conditions de sa mise en oeuvre par les acteurs à l'occasion de choix successifs de principes, puis de critères et enfin d'indicateurs. Une des préoccupations de ce travail a été en particulier de renseigner la contribution des productions au développement durable des territoires et des écosystèmes dans lesquels elles s'inscrivent.
Soulignons que la démarche, même si elle a été rodée en aquaculture, est applicable à toutes les productions agricoles.
Le guide existe en français et en anglais.
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