Article publié dans Critiques économiques par Mehdi ABBAS, Maître de conférences, LEPII, Université de Grenoble, CNRS
Ces dernières années, les rapports Nord-Sud sont devenus l’une des questions prioritaires de la gouvernance économique globale. Les sommets mondiaux se succèdent (Monterrey, 2002 ; Johannesburg, 2002) depuis le lancement, sous l’égide des Nations Unies, des Objectifs du Millénaire pour le Développement (2000). Ces derniers ont mis en avant la problématique de la mondialisation comme instrument de réduction de la pauvreté.
C’est dans le cadre de cette problématique que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’empare du thème du développement. Cela aboutira au lancement, suite à la 4e Conférence ministérielle de l’OMC à Doha fin 2001, d’un cycle de négociations baptisé Agenda de Doha pour le développement (ADD). L’inscription du thème du développement dans les négociations commerciales de l’OMC résulte de la concomitance de trois facteurs:
L’objet de cet article est de faire le point sur les débats relatifs à l’organisation institutionnelle des rapports Nord-Sud dans le cadre des négociations commerciales multilatérales lancées en 2001. Six ans après son entrée en fonction, l’OMC traite explicitement des problèmes d’intégration internationale rencontrés par les pays en développement et les pays les moins avancés (PED-PMA). La mise en avant du développement comme objectif prioritaire des négociations commerciales signifie que la libéralisation n’est plus leur finalité. Elle signifie également que les États membres ont décidé de traiter les déséquilibres initiaux dans les rapports Nord-Sud, accédant ainsi à une revendication récurrente des pays en développement relativement aux conséquences des Accords de l’OMC.
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